Kaolack, 24 fév (APS) – Le chef coutumier Bour Sine Niokhobaye Diouf Fate Diène a profité du lancement des activités de la première édition des 72 heures du Sine-Saloum pour inviter la jeune génération à retourner à leurs valeurs culturelles afin d’éviter la déperdition de celles-ci.
‘’Nous avons jugé nécessaire de prendre part à ces soixante-douze-heures du Sine-Saloum, pour inciter la jeune génération à retourner à [nos] valeurs culturelles. Parce que, sans cela, la déperdition des valeurs que nous constatons dans notre pays ira crescendo’’, a-t-il estimé.
‘’Certes, le pays est maintenant islamisé, nous en bénéficions nous autres, et, avec la colonisation, nous avons hérité de l’enseignement basé sur le système éducatif français, mais nous ne devons pas abandonner notre culture. La culture est le soubassement de tout développement’’, a indiqué le chef coutumier.
Bour Sine Niokhobaye Diouf Fate Diène, en compagnie du Bour Saloum, Thierno Coumba Daga Ndao, qui se trouve être son oncle et d’autres rois du Sine-Saloum, a pris part au démarrage officiel de cette activité, qui se tient du 23 au 25 février.
‘’Si, aujourd’hui, nous constatons certaines dérives dans ce pays, c’est parce que certaines valeurs qui ont toujours fait la spécificité du Sénégal ont tendance à être abandonnées. Ce qui est inquiétant et peut ruiner le pays’’, s’est-il indigné.

‘’Entre le Sine et le Saloum, il n’y a aucune différence, puisque les royaumes sont dirigés par des +Guélewar+. Ce sont les exigences de l’Administration qui ont emmené cette séparation administratives, mais nous adaptons maintenant le royaume aux exigences de la République’’, a-t-il, par ailleurs, soutenu.
Soulignant que les rois d’aujourd’hui, bien instruits et ayant fait une carrière bien remplie dans l’Administration sénégalaise, savent ce que les conseillers coutumiers peuvent apporter au Sénégal, notamment pour la paix, la stabilité et la cohésion sociale.
‘’Nous, chefs coutumiers, pouvons montrer aux jeunes qu’on peut aller à l’école, être dans la modernité, mais on doit être assis sur des bases culturelles solides. Parce que cette déperdition des valeurs est tout simplement due au fait que les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas été à la bonne école’’, a estimé Bour Sine Niokhobaye Diouf Fate Diène.
Rappelant que les chefs coutumiers, tout comme les chefs religieux, sont des régulateurs sociaux, il a signalé que les hommes politiques peuvent avoir leurs problèmes et l’Administration ses limites, mais les populations écoutent ces chefs coutumiers et religieux.
‘’Il faudrait qu’à chaque fois il y a des problèmes, qu’on puisse apporter notre grain de sel, parce que nous connaissons ce que c’est la République’’, a-t-il relevé.
