Dakar, 21 nov (APS) – Le réalisateur sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007), pionnier du cinéma africain, reste jusqu’à présent « une belle référence de démarche et d’analyse cinématographique ’’, a estimé le producteur sénégalais Joseph Sagna.

Il intervenait, au nom de l’Association des cinéastes sénégalais et associés (Cinéseas), lundi, lors du lancement dans les différentes salles de cinéma de Dakar et dans les centres culturels régionaux, d’une rétrospective dédiée à Sembene dans le cadre de la célébration cette année de son centenaire de naissance.

Pour M. Sagna, le réalisateur du film « La noire de…’’ (1966) a été un « membre éminent » de la cinématographie africaine, un membre fondateur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), en Tunisie et du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), au Burkina Faso.

« Dans la quotidienneté de nos luttes ici au Sénégal, Sembène Ousmane a toujours été un phare pour nous. Il a été à l’origine le grand fondateur des cinéseas, les politiques cinématographiques qui ont été appliquées au Sénégal sont nées au sein des cinéseas’’, a fait savoir le producteur du film ‘’Que le père soit ‘’ de Clarence Delgado.

Sembène Ousmane, surnommé « l’Aîné des anciens’’, a, selon Joseph Sagna, montré au-delà des films, une manière de voir et de parler à nos sociétés, de donner son point de vue sur des sujets cruciaux tels que le sort de la femme, des enfants, des tirailleurs sénégalais, de la classe politique sénégalaise, etc.

« Sembène est aussi un grand défenseur des langues nationales, on n’en parle pas assez. Cheikh Anta Diop, Pathé Diagne, le journal Kaddu, nous disent beaucoup de choses. Son film +Ceddo+ a été presque sacrifié parce qu’il a eu un conflit de germination avec le président Léopold Sédar Senghor’’, a-t-il dit, ajoutant que l’existence de la bibliothèque « Sankoré’’ a été un des moments forts dans la vie de Sembene Ousmane.

Pour Pape Moussa Sembène, fils du défunt cinéaste, cette rétrospective permet de voir un ‘’cinéma de vérité, un cinéma engagé’’.

Exploitant et distributeur de films, Khalilou Ndiaye, coordonnateur de l’évènement avec sa structure ‘’Xaali bet films’’, estime que tous les acteurs du 7ème art doivent cet hommage à Sembene Ousmane.

Le film « Guelewar » (1991) a été projeté devant un public venu nombreux.

Décédé à l’âge de 84 ans, le 9 juin 2007 à Dakar, Sembène est l’un des pionniers du cinéma africain.

Cette rétrospective de tous les films de Sembène Ousmane est organisée pour un mois (20 novembre au 20 décembre prochain) dans les salles du complexe cinématographique Sembène Ousmane du Magic Land, au cinéma Médina de la rue 13, à la salle Seanema du Sea plaza et au cinéma Pathé Dakar, à Mermoz.

Elle est initiée par le Réseau des exploitants et distributeurs africains, en collaboration avec la structure ‘’Doomireew’’, les éditions ‘’Vives voix’’ et les propriétaires de salles de cinéma à Dakar, sous l’impulsion de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI).

FKS/SBS/ASG

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