Dakar, 6 mai (APS) – Des officiers de marine de 16 pays du golfe de Guinée ont entamé, lundi, à Dakar, une session de formation de cinq jours en matière de cybersécurité maritime, dont l’objectif est, entre autres, de leur permettre de maîtriser les techniques de détection des attaques maritimes et d’appréhender les techniques d’investigation numériques.

Cette formation consacrée à la cybercriminalité en milieu maritime se tient dans la capitale sénégalaise de lundi à vendredi. Elle s’inscrit dans le cadre du ‘’Projet Safe Port’’ (Sécurité sûreté portuaire) financé par la Coopération allemande et est piloté par l’Institut des Nations unies pour l’étude et la recherche (UNITAR).

Elle s’adresse à des officiers exerçant dans la Marine nationale, les Affaires maritimes, la Douane, Gendarmerie, dans le secteur de la pêche et au niveau des ports, etc.

Cette session de renforcement de capacités est organisée par l’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI) de l’Académie régionale des sciences et techniques de mer (ASSTER), en partenariat avec l’Ecole nationale de cybersécurité à vocation régionale (ENVR).

Elle vise à aider les participants à approfondir les connaissances et la maîtrise des infractions en cybersécurité dans le milieu maritime.

Cette formation permettra aussi aux officiers de maîtriser les techniques de détection des attaques, de recueil de preuve et de la procédure pénale en la matière et de mieux appréhender les techniques d’investigations numériques.

Cyberattaques potentielles

‘’L’interconnectivité accrue expose les navires à des cyberattaques potentielles comme la piraterie informatique ciblant les systèmes de navigation et de communication et la manipulation malveillante des systèmes de contrôle des navires’’, a signalé le commissaire Papa Guèye, directeur général de l’ENVR.

‘’Face à de telles menaces, la gestion efficace de la scène de crime en milieu maritime revêt une importance capitale’’, a-t-il estimé.

Selon lui, tout incident de cybersécurité doit être traité avec le même sérieux qu’en milieu terrestre.  »Cela inclut la préservation des preuves numériques, la collecte d’informations pertinentes et la documentation minutieuse de la scène de crime’’, a précisé M. Guèye.

Papa Guèye explique également que la gestion appropriée de la scène de crime en milieu maritime présente ses propres défis. Ceux-ci sont liés, selon lui, aux conditions environnementales changeantes, aux contraintes de temps et à la complexité des systèmes à bord des navires qui peuvent compliquer la collecte et l’analyse des preuves numériques.

‘’La coordination entre les autorités maritimes, les organismes d’application de la loi et les experts en cybersécurité est donc essentielle pour assurer une réponse efficace et coordonnée’’, a-t-il souligné.

M. Guèye a mis en garde contre ‘’toute négligence dans la gestion de la scène de crime en milieu maritime’’, estimant que ladite gestion est ‘’un élément essentiel de la cybersécurité dans le monde d’aujourd’hui’’.

‘’En négligeant l’importance de la gestion de la scène de crime en milieu maritime, nous risquons de sous-estimer les conséquences graves que les cyberattaques peuvent avoir sur la sécurité maritime, la navigation et même sur la vie humaine’’, a-t-il alerté.

Le directeur général de l’ENVR a invité les pouvoir publics à accorder une très grande importance au secteur, à travers un fort investissement afin de protéger durablement l’écosystème marin.

‘’Il est donc impératif que nous investissions dans des ressources et des capacités pour renforcer notre capacité à détecter, prévenir et répondre aux cybermenaces en milieu maritime’’, a-t-il dit.

M. Guèye ajoute qu’‘’en reconnaissant son importance et en investissant dans sa capacité, nous pouvons mieux protéger nos océans, nos navires et nos infrastructures maritimes contre les menaces cybernétiques croissantes’’.

ABD/ASG

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