Dakar, 5 mai (APS) – Les Forces démocratiques du Sénégal-Les Guelwaars (opposition) exigent du président de la République le respect d’un certain nombre de conditions, dont ‘’la libération de tous les détenus politiques et d’opinion’’, avant leur participation au dialogue politique.

‘’Considérant que toutes les concertations politiques initiées par le chef de l’Etat depuis son arrivée au pouvoir n’ont abouti à aucun consensus majeur visant à approfondir notre démocratie, les FDS-Les Guelwaars considèrent que […] tout dialogue doit nécessairement passer par le respect [de plusieurs] exigences préalables’’, déclare ce parti d’opposition.

Parmi ces exigences figure ‘’la libération de tous les détenus politiques et d’opinion’’, affirme la formation politique dirigée par Babacar Diop, maire de Thiès (ouest) et enseignant à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.

Les FDS-Les Guelwaars exigent ‘’la renonciation à une troisième candidature juridiquement illégale, moralement inacceptable et politiquement porteuse d’instabilité’’ du président sortant, Macky Sall.

Babacar Diop et ses camarades réclament ‘’l’engagement ferme et solennel du président de la République à organiser des élections libres, transparentes et inclusives, avec la participation de tous les acteurs qui le souhaitent’’.

Ils veulent ‘’la désignation d’une personnalité indépendante et consensuelle pour piloter le processus du dialogue’’.

De même réclament-ils, avant de participer au dialogue politique souhaité par le chef de l’Etat, ‘’l’engagement ferme et solennel du président de la République à appliquer intégralement et sans réserve les conclusions issues du dialogue’’.

Le parti d’opposition appelle à ‘’un dialogue sincère et constructif’’.

‘’Les précédentes tentatives de dialogue initiées par le président ont été dévoyées’’, soutient-il, ajoutant que les dialogues entamés en 2016 et en 2019 n’ont pas servi à ‘’rechercher un consensus fort et des solutions durables aux défis nationaux’’.

‘’Le ‘dialogue national’ de 2016, qui avait mobilisé l’essentiel des partis politiques et des forces vives de la nation, n’était qu’un subterfuge pour masquer la réforme constitutionnelle proposée par Macky Sall, qui a prolongé son mandat présidentiel de deux ans et a relégué au second plan les conclusions des Assises nationales’’, soutiennent les FDS-Les Guewaars.

‘’De même, le ‘dialogue politique’ de 2019 a été exploité pour justifier le report des élections locales, ainsi que la poursuite des violations des droits de l’opposition, certains leaders étant injustement exclus du jeu électoral et d’autres faisant l’objet d’un harcèlement judiciaire’’, dénoncent-ils.

‘’Personne n’est détenu au Sénégal pour ses opinions politiques’’

Macky Sall a lancé un appel au dialogue entre les leaders politiques du pays, dans un climat très tendu, marqué par de nombreuses arrestations dans les rangs de l’opposition.

Les personnes arrêtées l’ont été lors de manifestations survenues en marge du procès en diffamation entre le ministre Mame Mbaye Niang, militant de l’APR, le parti politique du chef de l’Etat, et l’opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud).

En même temps qu’il invite l’opposition au dialogue, le chef de l’Etat nie l’existence de ‘’détenus politiques’’ au Sénégal. ‘’On viole la loi, on brûle et on pille. Tout individu qui fait cela est arrêté […] Ça n’a rien à voir avec les droits de l’homme. Personne n’est détenu au Sénégal pour ses opinions politiques’’, a-t-il déclaré dans une interview accordée à la radio privée RFM, le 22 avril.

Plusieurs leaders politiques, dont le chef de l’opposition, Ousmane Sonko, ont rejeté l’appel au dialogue du chef de l’Etat.

D’autres dialogues tenus entre 2016 et 2021 n’ont pas abouti à des acquis démocratiques pour le pays, selon M. Sonko.

L’ex-parti au pouvoir, le PDS d’Abdoulaye Wade, a accepté de participer à la concertation si un certain nombre de conditions sont réunies.

Macky Sall a promis à l’un de ses leaders, l’ancien ministre Karim Wade, et à Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, une amnistie des faits pour lesquels ils ont été condamnés à des peines de prison les privant de leurs droits de voter et de se faire élire.

ESF/ASG

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