Thiès, 15 juin (APS) – Le foirail du “Champ des courses” de Thiès (ouest) grouille de moutons à deux jours de la Tabaski célébrée lundi par une partie des fidèles musulmans sénégalais, même si les prix restent élevés, alors que les clients ne se bousculent toujours pas pour acheter une bête à immoler.

“Dieu merci, on disait que les moutons ne viendraient pas à Thiès, parce que c’est étroit, mais ils sont venus. Il y en a pour toutes les bourses. Quiconque vient ici, avec un peu de patience, peut en repartir avec son mouton à 100.000 francs”, dit Codé Niane.

Même s’il admet que les prix sont élevés, surtout pour les bêtes issues des élevages de maison, le septuagénaire relativise, en faisant observer que de manière générale, la fourchette des prix varie entre 90.000 et 300.000 FCFA.

Aussi invite-t-il les acheteurs à ne pas faire de fixation sur les béliers élevés à domicile, qui coûtent parfois entre 200.000 et 400.000 FCFA.

Il ajoute que pour les acheteurs qui n’ont d’yeux que pour cette catégorie, il sera difficile de se procurer un mouton.

Il y en a qui disent attendre les moutons importés, pour espérer voir les prix retomber, poursuit-il, précisant que cela peut arriver ou pas.

“Il y a aussi des chèvres. Le bouc que tu vois là-bas, son propriétaire exige 125.000 ou au minimum 100.000, par contre de l’autre côté, tu peux t’offrir une chèvre à 45.000 voire 40.000”, lance-t-il, souriant et d’un air taquin.

L’aliment de bétail restant très cher, les prix sont élevés

Bass Niang, un marchand de bétail qui officie au “Champ de courses” durant toute l’année, a un lot de gros béliers qui coûtent entre 125.000 à 350.000.

Il réclame même pour le plus gros du troupeau, un bélier tout blanc et cornu de race Tuabir, jusqu’à 450.000 FCFA comme premier prix, 350.000 “last price” (dernier prix), au terme d’une séance de marchandage.

“Ces moutons ne peuvent coûter moins cher, les aliments de bétail sont très chers”, explique Bass Niang. Des produits de ce type d’élevage, on ne peut en avoir en-deçà de 100.000 FCFA, affirme-t-il.

Maguèye Badiane, venu acheter deux moutons de Tabaski, en a déjà obtenu un à 210.000 FCFA auprès de Bass Niang. Il avoue que les prix sont élevés.

En provenance de Pout son lieu de travail, Ibrahima Diop a fait un crochet à Thiès pour chercher un mouton qu’il va sacrifier le jour de la fête qu’il compte passer en famille, à Mboro. Il vient d’acquérir son jeune bélier blanc tacheté de noir, à 108.000 FCFA.

 

Il a le même sentiment concernant la cherté du bétail. Un coup de fil passé à Mboro lui a permis de se rendre compte que c’est la même chose là-bas.

Le foirail du Champ de courses s’est resserré

Côté conditions de travail, pourtant, l’adjoint au président du regroupement des éleveurs du “Champ de courses”, se réjouit de la présence de toutes les commodités.

“L’eau est disponible, tout comme l’électricité, de même les policiers sont là en permanence, et ce sont nos principales préoccupations”, se félicite le responsable.

Le seul hic, c’est le rétrécissement de l’espace dédié au foirail, du fait de deux installations, dont un coin réservé au lavage de voitures. Un autre espace se trouve squatté par des personnes exerçant une activité “douteuse”.

Le foirail s’est resserré aussi avec l’interdiction désormais faite aux marchands de bétail de s’installer sur l’autre allée longeant le mur du Camp Tropical.

Tout ce beau monde rapplique sur site initial du foirail, à cheval entre la route séparant le Camp Tropical et l’hippodrome Ndiao Macodou Diop, pour y retrouver les éleveurs qui y officient durant toute l’année.

Codé Niane plaide pour que les autorités sursoient à leur projet de délocalisation du foirail et qu’elles aident à un meilleur réaménagement de l’espace, le débarrassant de ce qui ne devrait pas y être.

ADI/BK

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