Thiès, 20 jan (APS) – L’ingénieur en électromécanique Serigne Khadim Kane, responsable de l’exploitation d’une centrale de Senelec, a insisté sur l’impact futur de l’utilisation des ressources naturelles, notamment gazières sur la facture énergétique du Sénégal, et l’orientation à donner à la formation pour s’adapter à cette nouvelle donne.”L’utilisation du gaz va permettre de réduire et fortement le coût du kilowatt/heure, ainsi qu’il permettra aux Sénégalais de ressentir une facture beaucoup plus légère par rapport à celles qu’ils payent actuellement”, a dit Serigne Khadim Kane.L’ingénieur en électromécanique prenait part vendredi à l’Ecole polytechnique de Thiès (EPT) à un panel sur l’énergie et son impact futur sur l’économie, l’environnement et la sécurité des utilisateurs. Ces échanges s‘inscrivent dans le cadre d’un symposium de deux jours ouvert le même jour sur le thème des sciences au service du développement durable.Institué par l’EPT, ce cadre annuel d’échanges entre le monde professionnel et le monde universitaire, aborde la plupart du temps des questions liées au développement durable, a expliqué à la presse le professeur Baba Ngom, enseignant-chercheur en chimie et environnement.”Beaucoup de coûts liés à l’énergie seront enlevés, a souligné Khadim Kane, l’Etat n’aura plus besoin de subventionner Senelec (laquelle) aura assez de ressources pour permettre aux Sénégalais d’avoir non seulement beaucoup d’énergie, mais à moindre coût avec une stabilité qui lui permettra de faire son travail, (et) de se mettre à l’aise”.Senelec s’est déjà préparée au gas-to-powerSelon Kane, l’exploitation des ressources gazières impactera l’économie, l’environnement et la sécurité de la société.Le gouvernement s’est préparé à cette situation, dans sa lettre de politique de développement stratégique de l’énergie, qui compte, entre autres stratégies, celle du gas-to-power.Il s’agit d’utiliser le gaz pour produire de l’électricité. A son niveau, Senelec, la société nationale de production et de distribution d’électricité, a anticipé à travers un plan stratégique en six axes, dont certains plans d’actions ont commencé à être exécutés depuis 2021, où on a commencé à convertir certaines centrales pour les préparer à recevoir le gaz.Elle a aussi démarré l’installation de centrales qui seront duales, fonctionnant à la fois au gaz et au combustible (pétrole), ainsi que le développement de nouvelles centrales solaires, avec une capacité de stockage qui permettrait d’apporter un appoint d’énergie lors des heures de pointe pour éviter des variations de fréquence, a expliqué l’ingénieur.”Senelec s’est déjà préparé et a une bonne stratégie pour répondre à l’appel du développement que cela va imposer”, a-t-il rassuré.Pour lui, la sécurité énergétique ”va jouer un grand rôle”, dans ce nouveau contexte, où les écoles doivent occuper une grande place.”Il faudra mettre en place de nouvelles normes, une nouvelle réglementation, parce que le gaz qu’on va utiliser va être transmis à travers des conduites qui devront respecter certaines normes pour sécuriser les personnes qui habitent près des conduites”.D’où la nécessité d’une réglementation, d’une normalisation et d’une surveillance du respect des normes édictées. L’enseignement devra évoluer pour répondre à la nouvelle demande de compétencesLa sécurité sera, a-t-il ajouté, une question de formation et de comportement pour les utilisateurs, mais aussi de bonne communication en direction des personnes lambda.”Il faudra qu’ils sachent ce qu’est le gaz, ce qui les sécurise par rapport aux tuyaux passant à côté de chez eux”, a-t-il insisté.L’enseignement devra aussi évoluer pour répondre à la nouvelle demande de compétences. Contrairement aux centrales conventionnelles utilisant le fuel lourd et ne nécessitant pas une certaine sécurité, par exemple les détecteurs, avec le gaz, ”il faut penser à reformuler la manière d’exploiter”.Serigne Khadim Kane a indiqué avoir lui-même pris part, en décembre dernier, en même temps que d’autres collègues, à une formation de formateurs dans le gaz pour préparer le personnel.L’objectif était de leur apprendre à bien utiliser le gaz à avoir un bon comportement et surtout à communiquer en direction des élèves et apprenants, sur comment aborder la formation en gaz.Il fallait connaître les ”points à aborder tout de suite pour commencer”, les points d’amélioration, liées à la recherche.L’ingénieur estime que les bases de cette formation ont déjà été jetées avec l’Institut national du pétrole et du gaz (INPG) l’EPT et le centre de formation de Senelec, qui a déjà créé un service axé sur l’innovation technologique et la formation diplômante.Dans ce cadre, des conventions seront signées pour apprendre et enseigner dans le gaz.ADI/OID
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