Matam, 6 mai (APS) – Bow et Soringo, des villages de la région de Matam (nord), abritent des projets-tests de culture du blé, dont les résultats, jugés satisfaisants par des ingénieurs agronomes, incitent à développer la culture de cette céréale au Sénégal.La Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (SAED) déclare vouloir vulgariser la culture du blé dans la région de Matam, à la suite des tests effectués dans ces deux villages du département de Kanel. La SAED juge ‘’satisfaisants’’ les résultats des essais.Dans son champ, à Bow, un village situé à 30 km de Matam, Aboubakry Bâ a aménagé une superficie d’un hectare et y cultive du blé, une première dans la région de Matam.Son champ et celui d’un autre du village de Soringo ont été choisis pour la phase-test d’un programme de production de blé, à l’initiative de la SAED.M. Bâ s’apprête à terminer un travail entamé il y a trois mois. Mais faute de moissonneuse-batteuse, il devra encore patienter. À cause de ce contretemps, des tiges de blé sont encore rangées sur une bâche, pour être décortiquées.Aboubakry Bâ est l’un des pionniers de la culture du blé au Sénégal.Une écharpe au tour du coup et un bonnet à rayures sur la tête, Aboubakry Bâ explique que la culture a duré quatre-vingt-dix jours. Il espère que sa récolte va avoisiner cinq tonnes.‘’Nous avons testé la culture du blé pour la première fois dans la région de Matam, à Bow et à Soringo, sur une superficie de deux hectares. Nous trouvons que c’est bien faisable. Notre ambition est de mettre en place un programme de culture du blé dans la région’’, a dit Moussa Mbodj, un ingénieur de la SAED, lors d’une visite du champ de Bow, dimanche.Le programme blé de la SAED découle des difficultés économiques causées par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, d’où provenait une bonne partie des importations sénégalaises de ladite céréale, selon M. Mbodj.‘’L’essentiel était de démarrer la production. C’est ce que nous avons fait à une période qui n’était pas appropriée, car le calendrier cultural du blé s’étend de novembre à décembre. C’est en janvier que nous avons commencé la culture, qui a duré quatre-vingt-dix jours, pour un rendement de cinq tonnes’’, explique l’ingénieur de la SAED.Moussa Mbodj, un ingénieur de la SAED Malgré le retard, ‘’les résultats ont été […] satisfaisants’’, observe-t-il, estimant que le rendement serait meilleur si le blé avait été cultivé en novembre et décembre.De l’avis de Moussa Mbodj, il est temps de passer aux étapes suivantes, notamment la commercialisation, la transformation et la sensibilisation des producteurs.‘’Les producteurs en sont conscients, les terres existent et sont propices à la culture du blé. Il reste à développer les segments de la chaîne, dont la disponibilité des semences’’, signale l’ingénieur.Les premières récoltes de blé au SénégalMoussa Ngom, un conseiller agricole de la SAED, se souvient des doutes qui ont assailli les responsables de cette société nationale chargée d’agriculture, lors du lancement programme-test. Il relève surtout l’insuffisance d’informations relatives au blé, une céréale fortement consommée au Sénégal mais peu connue dans le pays.‘’Il faut encourager les producteurs à cultiver du blé, la céréale la plus consommée au Sénégal après le riz. Il est important de se lancer dans la culture du blé pour atteindre l’autosuffisance alimentaire du pays’’, souligne M. Ngom.Pour la phase-test, la SAED a utilisé une variété égyptienne dénommée Misri 1, qui a permis de produire deux types de blé, le tendre et le dur, avec lesquels on peut faire du pain et de la pâte alimentaire.AT/ASG/MTN/ESF
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