Dakar, 23 nov (APS) – L’ouvrage  »Du Sud au Sud », de l’anthropologue argentine, Maria Luz Espiro, explore la migration africaine vers l’Amérique du Sud au 21ème, en s’attardant en particulier sur l’expérience des migrants sénégalais, en Argentine et au Brésil, a-t-on appris de son auteure.

Ce livre de 340 pages publié en 2023 aux éditions Machdohnil (Irlande), permet à travers une analyse transnationale, de déconstruire les stéréotypes, tout en offrant une « nouvelle perspective sur les parcours migratoires », en levant le voile sur  les luttes quotidiennes des migrants africains dans les pays d’Amérique du Sud », renseigne l’auteure.

En examinant les inégalités dans le marché du travail et les politiques migratoires restrictives, le livre invite à une réflexion sur les droits à la mobilité et au travail, tout en soulignant les connexions transnationales qui unissent l’Afrique et l’Amérique du Sud.

 »En Argentine, il y a une question récurrente dans le sens commun: pourquoi il n’y a-t-il pas des noirs? Et une autre qui émerge avec l’arrivée des sénégalais, pourquoi leurs commençants ambulants vendent-ils la même chose? », selon Maria Luz Espiro.

L’anthropologue intervenait à l’occasion de la présentation de son ouvrage, par l’ambassade d’Argentine et l’institut Cervantes de Dakar.

L’ouvrage rappelle par exemple que la migration sénégalaise en Argentine date de plus de trois décennies et que l’arrivée des quatre premiers Sénégalais dans ce pays remonte à 1899.

Pour elle, il s’agit de comprendre la complexité liée au phénomène des immigrés exerçant le travail de vendeurs ambulants dans son pays, à travers une investigation.

 »Il s’agissait un peu de voir cette diversité au sein de la migration sénégalaise pour aller plus loin des stéréotypes qu’on a tous dans notre imaginaire collectif », explique-t-elle.

Rappelant ce qu’elle appelle la multi-dimensionnalité de chaque phénomène, Mme Espiro déclare avoir voulu comprendre par exemple pourquoi les immigrés sénégalais en Argentine vendaient tous les mêmes produits.

 »C’est la méthode de l’ethnographie qui m’a permis de comprendre des choses, grâce à l’accompagnement des personnes durant leurs activités quotidiennes, dans leur travail, leur maison, et leurs périples migratoires », a-t-elle expliqué. 

Elle ajoute que l’ouvrage s’articule autour de quatre piliers à savoir, la mobilité humaine, le travail, les trajectoires et les imaginaires collectifs, pour « démystifier les stéréotypes liés au phénomène migratoire ».

Maria Luz Espiro est une anthropologue et une spécialiste des dynamiques migratoires en argentine.

Elle compte à son actif plusieurs publications, dont  »Régularisation migratoire des Sénégalais en Argentine : implications pour travail et mobilité ».

AMN/ASG/MK/SMD

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