Kaolack, 16 juil (APS) – Le Projet d’employabilité des jeunes par l’apprentissage (PEJA), dont l’ambition est de contribuer à rendre les métiers de l’artisanat “plus rentables et compétitifs”, cible 32 000 apprentis exerçant dans 8000 ateliers à travers tout le Sénégal, a-t-on appris de source officielle.

Le Projet d’employabilité des jeunes par l’apprentissage “cible trente-deux-mille apprentis et huit-mille maitres et maitresses d’apprentissage”, a déclaré la coordonnatrice de la cellule genre et équité du ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion, Salla Sall Diallo.

S’exprimant samedi, à Kaolack (centre), au cours d’une session de formation-sensibilisation destinée aux maitres et maitresses d’apprentissage de cette région sur le genre, l’équité, le leadership féminin et la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM), elle a précisé que dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet,”chaque département a un quota”.

“Une mission se chargera d’indiquer le nombre de bénéficiaires” dans “chacun des départements ciblés. Ceci, en étroite collaboration avec l’Union nationale des chambres des métiers du Sénégal (UNCMS)”, a-t-elle indiqué.

“On a remarqué que dans les ateliers, il n’y a pas souvent beaucoup de filles, surtout pour les métiers qui sont masculinisés comme la menuiserie-bois, la mécanique automobile, etc.”, a relevé Mme Diallo pour justifier la pertinence de ce projet de l’État du Sénégal, financé par la Banque mondiale à hauteur de trente milliards de francs CFA.

Le PEJA qui se veut inclusif, est doté d’un indicateur genre, parce qu’à terme, “35% des bénéficiaires doivent être des filles et des femmes”, a souligné Salla Sall Diallo, pour qui “il y a beaucoup de paramètres socioculturels qui font que les filles et les femmes ne sont pas souvent nombreuses dans les ateliers des métiers de l’artisanat”.

“Nous avons des outils d’analyse genre qui vont nous permettre de mesurer le nombre de bénéficiaires femmes et filles dans le projet [dans chaque département], mais aussi de savoir avec exactitude combien nous disposons de bénéficiaires dans chaque département. Et s’il y a des disparités qui feront que nous n’aurons pas atteint les 35% de bénéficiaires, nous apporterons des solutions pour corriger ces déséquilibres qui empêchent souvent d’atteindre les objectifs fixés”, a assuré Mme Diallo.

Pour encourager les bénéficiaires, le projet va leur apporter un appui financier, correspondant à un pécule de “cent-trente-cinq mille francs CFA” pour les filles, contre quatre-vingt-quinze mille francs CFA” pour les garçons.

“Il est tout à fait normal que les filles perçoivent plus que les garçons parce que la jeune fille, à un certain âge, a des besoins spécifiques que le garçon n’a pas”, souligne la coordonnatrice de la cellule genre et équité du ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion.

“Par exemple, une fille en apprentissage dans un atelier, voit chaque mois ses menstrues, qui font partie des causes d’absentéisme dans les écoles et dans les ateliers, et a besoin d’acheter des serviettes hygiéniques pour se protéger”, a-t-elle expliqué.

Ces fonds sont donnés aux bénéficiaires au début et à la fin du projet, pour leur permettre surtout de démarrer une activité professionnelle à la fin de leur formation”, a précisé Salla Sall Diallo.

Le président de la Chambre des métiers de Kaolack, El Hadji Sidy Diop, a insisté sur la prise en charge du genre dans l’apprentissage des filles et des jeunes femmes, avant de saluer les efforts de l’État du Sénégal dans ce domaine. Il a également relevé l’appui de la Banque mondiale pour le développement de l’artisanat qui, selon lui, doit pouvoir jouer ”pleinement” sa partition dans l’économie nationale.

ADE/BK

 

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