Thiès, 5 déc (APS) – Le projet “Adaptation basée sur les écosystèmes” (ABE) envisage de réduire les inondations dans la ville de Thiès, grâce à la restauration en amont d’écosystèmes situés dans ses trois communes satellites, que sont Fandène, Notto Diobass et Mont Rolland.

Financé à hauteur de 5 milliards de francs CFA par le Fonds mondial pour l’environnement (FEM), à travers l’UICN et le PNUD, ABE prévu sur cinq ans, devra intervenir sur le Plateau de Thiès et la réserve de biosphère du Ferlo.

Dans les environs de Thiès, il s’agira de mettre en place des systèmes anti-érosion pour améliorer les terres agricoles, mais aussi des ouvrages pour retenir les eaux de pluie qui se déversent sur la “Cité du rail”, établie dans une cuvette. Le projet apprendra aussi aux acteurs, notamment les membres des 50 micro et petites entreprise (MPE) choisies, des techniques de régénération naturelle assistée (RNA).

Ces dernières devront contribuer à la création  de pépinières et à des actions de reboisement, tout en gagnant de l’argent. Les acteurs locaux seront dotés d’équipements pour développer leur activité, a annoncé Abdoulaye Gadio, responsable du suivi-évaluation du projet.  La création d’entreprises vertes est aussi inscrite dans le projet, qui a un ancrage institutionnel au sein de l’Agence sénégalaise de reforestation et de la grande muraille verte (ASERGMV).

ABE mettra en valeur 800 hectares, dont 300 grâce à la RNA, dans des exploitations agricoles et 500 qui seront reboisés. Il devra impacter 90.000 bénéficiaires directs et 300.000 bénéficiaires indirects, dont 70% de femmes. Des ONG et des structures de recherches sont aussi concernées par l’action de l’ABE.

“Nous allons restaurer la ceinture verte autour de Thiès avec l’ensemble des acteurs”, a dit Abdoulaye Gadio. “On ne va pas recréer la roue, le projet vient compléter les initiatives (locales) déjà existantes”, a rassuré Adama Koné, coordonnateur du projet.

A l’intérieur de la ville de Thiès, le projet s’attèlera au repeuplement de la cité en caïlcédrats (khaye), ces arbres centenaires plantés depuis 1898, et dont beaucoup sont vieillissants.

Un aspect du projet que l’adjointe du gouverneur Téning Faye Bâ, qui présidait la rencontre de partage, a particulièrement salué, soulignant la nécessité de sauvegarder ce “patrimoine” propre à la ville de Thiès.

“Ces arbres sont beaux, mais ils sont menaçants”, a-t-elle fait remarquer.

André Demba Wade, responsable du Groupe de recherches et d’appui aux initiatives mutualistes (GRAIM), une ONG locale ayant travaillé sur le plateau de Thiès depuis 2006, a invité le projet à insister sur la sensibilisation, pour une appropriation par les populations de tout ce qui sera fait.

Pour lui, l’histoire de l’environnement au Sénégal montre que le gouvernement a beaucoup fait dans ce domaine, sans que les résultats ne soient à la hauteur des efforts fournis. Il estime que seuls à peu près “40%” de tous les arbres qui ont été reboisés jusqu’ici ont survécu, simplement parce que les populations n’ont pas été amenées à se les approprier.

Certains intervenants ont insisté sur l’importance de capitaliser les acquis d’un projet qui a été financé dans le cadre d’un partenariat entre la ville de Thiès et celle allemande de Solingen, et qui avait permis, entre autres, de replanter de jeunes plants de caïlcédrat et de reverdir des espaces boisés ceinturant la ville de Thiès.

“La ville de Thiès subit beaucoup d’agressions sur le plan environnemental”, a relevé Oumar Ngalla Cissé, adjoint au maire, ajoutant que la dernière en date a été la déclassification d’une partie de la forêt attenante au quartier Mbour 4, à des fins d’habitation.

Il a préconisé que soit aménagée dans cette nouvelle ville qui prend, un “poumon vert” qui jouera le même rôle de rétention d’eau de pluie, que la forêt qui a été rasée.

Le projet ABE compte quatre composantes. Elles sont liées à la gouvernance, à la conservation et à la restauration dans les écosystèmes menacés. Il prévoit d’aider les communautés à développer des chaînes de valeurs, pour faire face aux effets des changements climatiques.

La quatrième composante porte sur la capitalisation des résultats du projet, à travers un dispositif de suivi-évaluation et une stratégie de communication.

ADI/ASG

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