De l’envoyé spécial de l’APS : Serigne Mbaye DraméMoscou, 15 juil (APS) – Un Subsaharien séjournant pour la première fois dans le pays des Tsars peut très rapidement se perdre, compte tenu de l’éloignement géographique, des barrières culturelles et de l’obstacle linguistique avec la Russie. Une semaine après avoir foulé le sol d’un pays dont les codes sont très loin des siens, le visiteur, est pourtant conduit à prendre de plus en plus ses marques.Avec le froid glacial ces derniers jours en Russie, accompagné souvent de fines pluies intermittentes, il faut par exemple au visiteur subsaharien beaucoup de volonté pour se lever le matin et rejoindre le centre de formation de Russia Today. C’est que le climat ne concède rien au visiteur, alors même que le temps qu’il fait est jugé assez clément pour les résidents, en comparaison des autres périodes de l’année. Certains ne manquent pas d’éclater de rire quand ils vous entendent vous plaindre. Ils répondent invariablement : ”Vous êtes venus au meilleur moment”.Devant tant d’aléas, il a fallu trouver des choses auxquelles s’accrocher, inventer des habitudes et des certitudes. Mettre en place une véritable mécanique mentale, pour amortir le choc créé par autant d’imprévus et bonifier d’autant une expérience des plus singulières. Comme s’il s’agit d’un jeu. Un jeu dont voici le “sept majeur”. M comme métro : Interpeller un inconnu dans les rues étant très souvent mal vu dans les villes européennes, souvent à l’opposé des habitudes et traditions sur le continent africain, le visiteur en Russie doit rapidement s’abonner à la débrouille pour maitriser les lignes de métro et pouvoir se déplacer seul à Moscou, la gigantesque capitale du pays des Tsars. Et si la langue du pays n’est pas votre tasse de thé, le maximum de concentration est nécessaire pour compter le nombre de stations. La performance de ce système, avec un métro qui arrive toutes les deux minutes, emmène très vite à cogiter sur l’importance d’un transport de masse performant pour les pays en développementO comme Oktyarskaya : Le visiteur de confession musulmane peut se dire chanceux, si au détour d’un déjeuner, la responsable de votre séjour s’intéresse à vos restrictions alimentaires. Cette question fait appel à une autre à propos des obligations religieuses : une mosquée dans les alentours pour la prière hebdomadaire du vendredi. L’endroit est tout trouvé, aller à Oktyarskaya. Un lieu attrayant et vivant, qui s’inspire de la diversité d’origines de la communauté musulmane. Des Blancs, des Noirs et même des fidèles d’origine asiatique prennent d’assaut le lieu. La barrière de la route principale est gardée par des hommes en tenue pour permettre à des fidèles d’étaler leurs tapis de prière. Une sollicitude presque émouvante, si on pense à l’indifférence de certaines contrées et même de l’hostilité ambiante contre le fait religieux en général et à l’égard de l’islam en particulier, ailleurs en Occident. Le visiteur, touché, fait secrètement le vœu de garder en mémoire ce témoignage touchant du respect de la liberté de culte dans un pays de tradition chrétienne orthodoxe.E comme expérience : Devant des questions d’un groupe de journalistes africains qui l’interpellent chaque fois qu’ils se retrouvent dans des choses inhabituelles, un responsable chargé de la logistique de leur séjour a trouvé, en une formule, le moyen de couper court à toute discussion : ”You take it as a Russian experiment”. Pour dire, prenez cela comme une expérience russe. Et ces expériences bien russes s’accumulent jour après jour.H Comme heure : Avec le décalage horaire et un soleil qui se pointe entre 3 heures et 4 heures du matin avant de se coucher à 21 heures au plus tard, avoir les yeux rivés sur sa montre est le meilleur compagnon pour le visiteur subsaharien. Histoire de rester dans l’air du temps. Surtout que le temps de penser qu’il fait 17 heures, l’on se rend compte très vite qu’il fait 20 heures.L comme Leninsky Prospekt : Après avoir passé une semaine à essayer de familiariser son organisme avec divers plats locaux, des retrouvailles avec la cuisine sénégalaise s’imposaient. Une affaire réglée très vite grâce à l’invitation généreuse et bienvenue d’un compatriote résidant à Leninsky Prospekt (Boulevard Lénine, en français). Du nom de cet idéologue bien connu de la littérature communisante. Un endroit qui va très bientôt devenir un repère inoubliable, surtout quand le chef de famille vous impose de venir autant de fois que vous le souhaiteriez pour renouer avec la tradition culinaire du pays d’origine.S comme Spasiba : C’est l’équivalent en français du petit mot aimable, “merci”, mais il semble dire plus que cela, si l’on tient compte de la fréquence avec laquelle il est utilisé dans les échanges et discussions. Si la particularité caractérisant le russe fait qu’il est presque impossible de retenir une expression la toute première fois, ce mot, en revanche, s’impose lui-même, en raison de l’extrême tendresse avec laquelle il est employé.SMD/BK
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