Kaffrine, 16 août (APS) – L’Association Les femmes forestières, qui compte une soixantaine de membres dans la région de Kaffrine, s’emploie à combattre l’avancée du processus de désertification, la dégradation du couvert végétal et l’appauvrissement des sols.Pour contrer ces phénomènes naturels, ces femmes ont, à travers leur association et grâce à l’appui et l’encadrement technique de la Direction des eaux et forêts, chasses et conservation des sols (DEFCCS), mis en place, depuis plus de trente ans, une grande pépinière régionale de production de plants d’arbres et de plantes.Nichée dans le périmètre du secteur des eaux et forêts de Kaffrine, la grande pépinière de l’association des femmes forestières abrite des plants destinés au reboisement.A l’entrée de cette pépinière, implantée dans un décor naturel, le visiteur est accueilli par le gazouillement d’oiseaux perchés sur les branches d’arbres de grandes tailles qui ceinturent la pépinière.L’on se croirait par moments au milieu d’une forêt tant l’endroit est touffu d’arbres, d’arbustes et autres végétaux.La pépinière dispose d’un grand nombre de plants d’arbres soigneusement alignés par les femmes et situés à proximité d’un grand réservoir d’eau pour les besoins de l’arrosage. »C’est en 1989 qu’on a créé cette pépinière, avec un groupe de femmes dynamiques et l’appui du secteur des eaux et forêts de Kaffrine qui a accepté de céder aux femmes une partie de son périmètre, pour l’aménagement d’une pépinière’’, a expliqué à l’APS Adja Fily Traoré, présidente régionale de l’association des femmes forestières de Kaffrine.Trouvée à la pépinière en compagnie d’autres membres de l’association, elle confie que l’engagement des femmes de Kaffrine dans la préservation de l’environnement et la lutte contre la désertification, remonte à plus de 30 ans. »Depuis plusieurs décennies, dit-elle, les femmes forestières de Kaffrine sont au cœur du combat pour la préservation de l’environnement et la lutte contre la déforestation, à travers des activités de reboisement.’’L’agriculture occupe selon elle une place importante dans le tissu économique de cette région confrontée ces dernières années à un processus de dégradation de son couvert végétal et d’appauvrissement de ses sols.Ce qui justifie d’après elle la nécessité pour les femmes, de se mobiliser très tôt dans la lutte contre ces phénomènes en initiant des activités de reboisement pour reverdir et valoriser le cadre environnemental, à travers la régénération naturelle assistée (RNA).Aujourd’hui encore, soit 37 ans après sa création, la pépinière régionale des femmes forestières compte 66 adhérentes réparties en groupements d’intérêt économique (GIE), a-t-elle souligné. Ces organisations, dit-elle, sont chargées de s’occuper au quotidien de l’entretien et du traitement des 36 espèces d’arbres et de plus de 50. 000 plants de la pépinière régionale.Des activités de reboisement génératrices de revenus La présidente de l’association des femmes forestières explique que l’idée de s’organiser en GIE vise principalement à prendre en compte l’autonomisation financière de ses membres. ‘’L’idée, a-t-elle précisé, c’est d’arriver à faire des activités de reboisement, tout en menant des activités génératrices de revenus, en commercialisant les plants.’’Elle indique que l’association a divisé la pépinière « en 12 parcelles dont chacune est sous la responsabilité d’un groupement de femmes ». Ces parcelles appelées enclos abritent une diversité de plants d’arbres fruitiers, forestiers et d’ornement, énumère-t-elle.Parmi les plants d’arbres, il y a, entre autres, des manguiers, des anacardiers, des papayers, des citronniers, des tamariniers, des citronniers, des corossoliers, des bananiers ou encore des baobabs, précise-t-elle.Elle explique qu’une partie des plants de la pépinière est utilisée dans des activités et campagnes de reboisement. »Les autres plants d’arbres sont vendus selon le type d’espèce entre 700 francs CFA ou 1000 francs CFA l’unité », indique-t-elle. Cette activité de reboisement génératrice de revenus permet de disposer d’un fonds de caisse pour les adhérentes dont l’âge moyen est compris entre quarante et soixante ans.La grande pépinière régionale est également pourvoyeuse d’emplois pour d’autres jeunes et femmes de la région. »Des femmes viennent chaque matin à la pépinière chercher un emploi rémunérateur », confie la présidente. Elles sont mises à contribution pour l’arrosage, un travail en contrepartie duquel elles reçoivent 30.000FCFA ou 35.000 FCFA par mois.Une pépinière pourvoyeuse d’emplois pour les jeunes et les femmes Elle déclare que les femmes forestières de Kaffrine ont activement participé à des activités de reboisement d’écoles, de forêts classées ou encore d’espaces publics de la région.Selon Adja Fily Traoré, l’association a participé aux actions de reboisement de l’école 4 de Kaffrine, des bois de village de Diogo, de Saracogne ainsi qu’à l’aménagement de la forêt classée de Sikilo.Aujourd’hui, l’ambition des membres de l’association est de créer un verger régional pour »reverdir la ville de Kaffrine et la rendre plus attractive », dit-elle.L’association n’en est pas moins confrontée à des difficultés, ce qui pousse sa présidente à lancer un appel pressant à l’endroit des autorités centrales et décentralisées. »Nous voulons l’accompagnement de l’Etat, surtout dans ce contexte marqué par le retrait de plusieurs de nos partenaires’’, a-t-elle lancé. Selon elle, le retrait de ces partenaires a rendu difficile la réalisation de certaines tâches et projets. »On continue parce que nous aimons les arbres et la nature », avoue-t-elle.Elle sollicite du président de la République, Macky Sall, »l’octroi d’une subvention annuelle pour concrétiser nos projets ». »Nous voulons aussi des parcelles et des moyens logistiques, comme des voitures et des charrettes pour assurer le transport des plants d’arbres dans le cadre de nos activités de reboisement », a-t-elle plaidé.Elle demande par ailleurs aux autorités territoriales d' »accompagner » son association dans ses campagnes de reboisement qui ont pour objectif principal de « reverdir toute la ville de Kaffrine, lui redonner son image de ville verte ».Elle insiste sur la nécessité de combattre ensemble, à l’échelle communautaire, la divagation des animaux, »un problème sérieux » à la survie des plantes reboisées.Toutefois, elle a magnifié l’accompagnement de l’Union des coopératives forestières du Sénégal (UNCEFS) et de la Direction des eaux et forêts au profit des activités des femmes forestières de Kaffrine.‘’Grace à ces entités, nous avons appris ce métier. Elles nous ont formées et elles continuent toujours à nous suivre dans nos activités’’, a dit Mme Traoré, par ailleurs présidente nationale de l’Union des coopératives forestières du Sénégal (UNCEFS).Elle salue le travail de ces femmes qui sont des modèles pour les jeunes générations qui aiment bien la nature et les arbres.‘’Ce travail demande au quotidien beaucoup d’efforts physiques, surtout l’arrosage régulier des plants’’, rappelle-t-elle, cependant. Et la secrétaire de l’association, Adja Gallo Diallo, de renchérir en soulignant qu’une activité de ce genre nécessite beaucoup d’amour pour les arbres, et d’accepter de s’investir durablement dans la patience.Selon les responsables de l’association, »c’est en partie grâce à cet engagement que l’association a reçu des prix de reconnaissance de l’Etat du Sénégal pour service rendu à la nature et à la préservation de l’environnement sous les magistères des présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ».Les femmes ont vivement remercié le colonel Baidy Bâ, directeur national des eaux et forêts, et le chef de secteur de Kaffrine pour leur »accompagnement ».CTS/AB/OID/ASG
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