Thiès, 23 nov (APS) -Quatre écoles privées de formation en santé des régions de Kaolack, Kolda, Saint-Louis et Thiès ont reçu symboliquement, jeudi dans la capitale du rail, un lot de matériels didactiques d’une valeur de 120 millions de FCFA, offert par l’ONG Intrahealth, dans le cadre du projet Classroom to Care (C2C).Le lot de matériel didactique remis par Awa Fall Diagne, directrice des ressources humaines du ministère de la Santé et de l’Action sociale aux représentants des établissements bénéficiaires, est composé de divers articles.Il s’agit d’une table d’accouchement équipée, d’une table de consultation gynécologique, ainsi que d’un matériel de réanimation pour nouveau-nés, d’un matériel de promotion de la planification familiale. Un outillage de dépistage précoce du cancer du col, dont des mannequins destinés à divers usages font partie de l’équipement, tout comme des ordinateurs et vidéoprojecteurs pour le e-learning.Les écoles récipiendaires sont l’Institut des sciences de la santé (ISSA) de Kolda, Mboutou Santé de Kaolack et l’Institut supérieur formation professionnelle en santé ESUP-Santé de Saint-Louis et l’Ecole des infirmiers et infirmières François-Xavier Ndione de Thiès.Ces équipements ont été offerts dans le cadre du projet Classroom to Care (de la formation aux soins) exécuté par Intrahealth, grâce avec l’appui de la firme pharmaceutique japonaise Takeda. Ils permettent aux apprenants de s’exercer en situation simulée, avant de passer à la situation réelle, conformément à l’adage “jamais la première fois sur un patient“.Pour Awa Fall Diagne, ce don Intrahealth est un “geste hautement apprécié qui va contribuer à relever la qualité de la formation qui a tendance à baisser“, pour mettre à la disposition des structures de santé des diplômés qui “serviront de manière très optimale“.Ce matériel arrive à un moment où les indicateurs en matière de néonatologie sont “en train d’être remis à niveau“ avec la construction d’unités dédiées, de blocs SOU et l’agrandissement des maternités dans les structures de santé, a-t-elle noté.“Former aujourd’hui des sages-femmes et des infirmiers qui vont renforcer ces structures, ne fera que contribuer grandement à la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile“, estime l’officiel.Lancé en 2022 à Bamako, pour une durée de cinq ans, C2C vise à renforcer la formation initiale des sages-femmes et infirmiers pour une amélioration des soins de santé maternelle et infantile en Afrique de l’Ouest. La phase pilote de ce projet intervient dans 12 établissements privés de formation en santé, répartis entre le Mali, le Niger et le Sénégal, à raison de quatre par pays.Pour la directrice du projet C2C, Jeanne Tessogué, la douzaine d’écoles bénéficiaires du projet dans la sous-région, constitue “une goutte d’eau dans la mer“. Cependant, elle a annoncé qu’un plaidoyer sera fait au cas où les résultats seraient concluants pour son extension à un plus grand nombre.Selon elle, là où les normes de l’OMS, préconisent 23 prestataires de soins qualifiés pour 10 000 habitants, aucun pays d’Afrique de l’ouest francophone n’a atteint les neuf. Tous les trois pays où intervient ce projet sont en-deçà de sept prestataires de soins qualifié pour 10 000 habitants.A cette insuffisance de personnel qualifié, s’ajoute une “répartition inégale entre le milieu urbain et le milieu rural“, qui rend inaccessible les soins de santé de qualité aux populations rurales, a-t-elle relevé.Il prévoit le renforcement des capacités institutionnelles de gouvernance des écoles, la création d’une communauté de pratique, le réseautage entre des acteurs de la formation initiale en santé, entre les différents ministères et entre le privé et le public à l’échelle d’un pays d’abord, et à l’échelle de la sous-région, ensuite, sous le leadership de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS).Autre perspective de C2C, la création, dans les différents pays, d’un pool de formation en APC, pour assurer en permanence une formation des encadreurs.Les infrastructures sont aussi une préoccupation du projet qui travaille au Sénégal avec l’ANAQSUP, pour rendre plus accessible le processus d’accréditation des écoles de formation en santé. Le projet s’intéresse à l’inclusion dans l’accès à la formation en santé.Citant des statistiques Abdoulaye Gaye, président du collectif sénégalais des établissements privés de formation en santé (COSEPS), a noté de 80% du personnel diplômé, infirmiers, infirmières, sages-femmes et assistant-infirmiers sont les produits des établissements privés de formation en santé.Il a ajouté que d’après les inspections des services de la DRH du ministère de la Santé, “46 sur les 92 établissements ne sont pas aux normes“.Gaye, par ailleurs directeur de l’ESUP-Santé, a promis que le COSEPS se battra pour que les structures restantes soient aux normes, afin d’éviter de porter préjudices aux populations que leurs diplômés seront appelés à servir.Il a plaidé pour l’organisation d’un atelier en APC à l’intention des écoles privées de formation en santé, qui sont dans la capitale où sont concentrés les 80% de ce type d’établissement et où le projet n’est pas implémenté.Classroom to Care prévoit de tenir une revue la semaine prochaine au Sénégal avec des participants venant des trois pays d’intervention. Ce sera une occasion de faire le point sur les différentes réalisations enregistrées jusqu’ici, et en fonction des orientations stratégiques de chaque pays, d’améliorer la mise en œuvre du projet, a annoncé sa directrice.“Si nous constatons, après un an d’utilisation, qu’il y a une évolution au niveau des indicateurs sur la qualité de la formation, il y aura forcément une mise à l’échelle sur le plan national“, a dit la directrice des ressources humaines qui note déjà que la derrière les quatre écoles bénéficiaires, ce sont des milliers de personnes seront impactées.ADI/MTN
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