De l’envoyée spéciale de l’APS, Adama Diouf Ly Addis-Abeba, 17 nov (APS) -La marche vers l’industrialisation nécessite impérativement une ‘’réévaluation des stratégies’’ face aux innovations transformatrices à l’échelle d’une planète marquée par le changement climatique, ont estimé plusieurs experts qui intervenaient à Addis-Abeba (Ethiopie) au cours de la Conférence économique africaine. ‘’La quatrième révolution industrielle en cours inaugure des innovations transformatrices à l’échelle mondiale’’, a estimé Raymond Gilpin, économiste en chef, au bureau régional pour l’Afrique du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il a cité les robots, l’intelligence artificielle, l’impression 3D et l’analyse des données massives, qui “remodèlent les processus de production et l’avenir du travail’’. L’économiste en chef, au bureau régional pour l’Afrique du PNUD modérait un panel intitulé ‘’Face à la 4ème révolution industrielle, quelle voie pour l’Afrique’’, tenu vendredi au Centre des conférences des Nations unies à Addis-Abeba dans le cadre de la 18ème Conférence économique africaine (CEA). Selon lui, ces innovations transformations “remettent en question la voie de l’industrialisation de l’Afrique au 21e siècle et appellent à une réévaluation des stratégies’’. Aussi les gouvernants doivent-ils ‘’travailler à une adaptation des stratégies de développement industriel à la lumière des changements géopolitiques déclenchés par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine’’. Il déclare que ces crises ont montré la vulnérabilité des circuits d’approvisionnement et la dépendance commerciale. ‘’Au niveau des politiques et des prises de décision, on ne devrait plus importer des matières premières, mais créer des chaines de valeur autour des ressources naturelles (…)’’, estime pour sa part, Rita Babihuga-Nsanze, économiste en chef, directrice de la recherche et de la stratégie à ‘’Africa Finance Corporation’’. L’économiste affirme que ‘’le problème de l’Afrique, c’est qu’il n’y a pas assez de capitaux’’, rappelant qu’’’aucun pays du monde ne peut se développer en s’appuyant sur des capitaux étrangers’’. La ‘’mobilisation de ressources locales est un pas à franchir vers le développement durable’’. Une réévaluation des stratégies qui demande également, selon Rita Babihuga-Nsanze, ‘’un comblement du fossé entre la pratique, la politique et la réglementation dans un paysage technologique en évolution rapide’’. La session, tenue au deuxième jour de la CEA 2023, a été ouverte par la présidente de la République fédérale d’Ethiopie Sahle-Work Zewde. Elle a permis de débattre des questions liées au développement des compétences dans un marché du travail compétitif, à l’élaboration de stratégies d’industrialisation dans un contexte de bouleversements technologiques, et la formulation de politiques visant à relever les défis financiers, économiques et sociaux. La conférence, qui porte sur ‘’Impératifs du développement industriel durables en Afrique’’, prend fin samedi. Elle devrait déboucher sur des recommandations et pistes de réflexion de la Commission économique africaine, du Groupe de la Banque africaine et du PNUD, initiateurs de la rencontre. ADL/ASG/MTN
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