Thiès, 15 oct (APS) – La mairie de Thiès ouest a entamé le processus d’élaboration d’un budget participatif, qu’elle compte expérimenter pour l’exercice 2024, dans le but de prendre davantage en compte les préoccupations de ses administrés.

Dans cette perspective, des représentants de la mairie ont rencontré dimanche les délégués et conseils de cinq quartiers de Thiès ouest, que sont 10-ème, Cité Malick Sy, Escale, Carrière et HLM Route de Dakar.

Cette rencontre zonale, première étape dans l’élaboration du budget participatif, s’est tenue dans les locaux de la Croix-Rouge, au quartier 10-ème. Elle a permis aux participants d’échanger sur les préoccupations des populations.

“Le maire, pour l’exercice 2024, a l’intention d’avoir un budget participatif. Ce type de  budget prenant en compte toutes les préoccupations des populations, il a décidé de démarrer par les quartiers, avec le forum zona”, dit à l’APS Abdoulaye Ndione, chargé de la communication et des relations publiques du maire.

“Aujourd’hui, nous avons regroupé cinq quartiers, 10-ème, Cité Malick Sy, Escale, Carrière et HLM Route de Dakar, pour recueillir les préoccupations, les aspirations et les doléances des populations, afin de les inscrire dans le budget de l’année 2024”, a dit Ndione.

Les domaines prioritaires comme la santé, l’éducation, l’environnement et le cadre de vie étaient au menu des échanges. L’assainissement, le bon fonctionnement de certaines infrastructures sanitaires, l’éclairage public, etc. avaient été déjà passés en revue.

Evoquant des problèmes d’insécurité, certains délégués de quartier ont plaidé pour l’éclairage des routes secondaires, après que la ville a éclairé les artères principales.

La rue longeant le stade Maniang Soumaré, mais aussi les environs des terrains 10-ème et Diamono, devenus des “lieux de repli” des malfaiteurs font partie des points sombres, ont-ils dit.

Le délégué du quartier Carrière a même suggéré la construction d’un poste de police pour dissuader les malfaiteurs.

Il a été aussi demandé l’érection de dos d’âne vers l’école Iba Caty Bâ, le cyber-campus et le passage Ndama, mais aussi le curage de l’avaloir situé derrière la préfecture pour mettre fin à la stagnation l’eau sur cette voie bordant la préfecture, la zone militaire et la gouvernance, pendant une bonne partie de l’hivernage.

Les participants avaient été invités à lister les préoccupations de leurs quartiers respectifs, dans les neuf domaines de compétences de la commune, pour alimenter le rapport à remettre au conseil municipal.

 Après le forum zonal, suivra le forum communal qui permettra aux conseillers et aux services techniques d’affiner et de reformuler les propositions des populations.

Cette première rencontre était aussi l’occasion de rappeler aux populations les domaines de compétences des municipalités.

Hamidou Bâ, facilitateur de ce processus, est membre d’un réseau dit des facilitateurs émergents, qui cherche à vulgariser le budget participatif à travers les communes du Sénégal.

Le budget participatif, vulgarisé au Brésil notamment à la fin des années 1980, vise à “parer aux lacunes de la démocratie représentative. Il relève d’un processus “beaucoup plus inclusif et démocratique, qui tient compte de toutes les couches sociales d’une collectivité dans l’adoption du budget”, qu’il s’agisse des jeunes, des handicapés, des femmes, a expliqué M. Bâ, selon qui le budget participatif a inspiré beaucoup de pays à travers le monde, dont le Sénégal.

Selon le socio-anthropologue, spécialiste en développement local, ingénierie sociale et gestion de projet, l’adoption d’un budget participatif permet à une collectivité territoriale de remplir un des huit critères qui la rendent éligible au Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (PACASEN), un programme gouvernemental qui renforce les capacités financières des communes.

Le Réseau des facilitateurs émergents a décidé de contacter les maires de toutes les collectivités territoriales du Sénégal pour d’ici décembre, les sensibiliser à l’importance d’adopter le budget participatif, ou à défaut de les préparer pour l’année prochaine, a-t-il dit. Il ajoute que sa structure se propose de vulgariser le budget participatif qui en est encore “à ses début” au Sénégal.

La rencontre avait été écourtée puisque certains conseillers de quartier avaient demandé à rencontrer leurs mandants au niveau de leur quartier afin d’avoir une liste plus exhaustive de leurs doléances.

ADI/BK

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