Thiès, 28 juin (APS) – L’imam Babacar Ngom a prodigué aux musulmans, mercredi dans son sermon de la prière de la Tabaski, des conseils tirés du Coran et de la sounna, pour éviter la violence et préserver la paix sociale. Insistant sur les méfaits de la violence, qui sème la mort, l’angoisse, la destruction des biens, l’imam qui dirigeait la prière de l’aïd-el-adha au terrain Tound-wi de Thiès, a cité ce verset coranique ‘’Méfiez-vous d’un malheur qui ne touchera pas les seuls injustes parmi vous’’. Dans un prêche prononcé plusieurs semaines après les violentes manifestations enregistrées dans le pays, suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, le religieux a invité les musulmans de tous bords, à la lumière des textes islamiques, à éviter le chaos. Il a prodigué des conseils à l’endroit de la population, des gouvernants, des autorités judiciaires, mais aussi des hommes politiques. “La paix et la sécurité sont garanties par beaucoup de facteurs, parmi lesquels les suivants : croire en Dieu et savoir que nous avons été créés pour l’adorer exclusivement, nous conformer à la sounna du Prophète », a dit l’imam. Il a indiqué que la crise que vit la société est le résultat des péchés. D’où la nécessité pour tout le monde de se repentir d’une manière sincère. Exhortant les musulmans au travail et à l’adoration de Dieu, mais aussi à la patience, il a rapporté ce hadith du Prophète : « Vous vivrez une période où vos gouvernants s’accapareront vos biens, mais faites preuve de patience ». Selon lui, un des facteurs de paix est l’impartialité dans la distribution de la justice. Elle doit être rendue sans tenir compte de l’appartenance politique ou religieuse, a-t-il insisté. Selon lui, quand le Prophète Mohamed (PSL) recevait une intercession au profit d’un membre des Koraïchites à qui il devait appliquer la charia, il disait : « voici ce qui avait perdu les communautés anciennes : si un membre d’une famille riche, ou influente avait fauté, on fermait les yeux, quand il était un pauvre, on lui appliquait la sanction ». “La justice voudrait que le fils du président et celui d’un pauvre habitant dans les chaumières soient égaux devant la loi”, a-t-il dit, ajoutant que “la justice est incontournable pour arriver à la paix”. Préconisant que la liberté d’expression soit garantie, il a précisé que les populations doivent cependant exprimer leurs opinions “de manière paisible, sans destruction, ni violence”. “Que les gens mesurent leurs paroles dans le respect de la charia, car un musulman ne peut se permettre de tout dire”, a-t-il poursuivi, citant un verset du Coran demandant aux croyants de proférer de bonnes paroles. “Le diable, dit-il, exploite les mauvaises paroles pour semer la discorde et la zizanie entre les gens”. L’imam a invité les musulmans à un usage des réseaux sociaux profitable au pays et non à des fins de promotion de la violence et de la dissension entre les communautés, qu’elles soient politiques ou religieuses. Il a adressé la même invite aux médias classiques. Enfin, il estime que les leaders et les savants musulmans doivent se prononcer quand il le faut en toute impartialité sur la marche du pays, et se contenter, le cas échéant, de dire la vérité et de viser l’intérêt du pays. “Ils doivent parler aux populations- qui en ont grandement besoin -, mais aussi aux gouvernants et aux autorités judiciaires”, a-t-il suggéré. ADI/ASB/OID
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