Dourbel 13 mars (APS) – La ville de Diourbel vit depuis mardi, premier jour du ramadan, au rythme du “Foulkoul mashoune” (cargo de bienfaits divins en arabe), une manifestation religieuse pendant laquelle sont récités quotidiennement des xassaïdes et des versets du Saint Coran, a constaté l’APS.Le gouverneur de la région de Diourbel, Ibrahima Fall, et le préfet du département éponyme, Magatte Diouck, ont pris part à la cérémonie d’ouverture, en présence de plusieurs fidèles venus d’horizons divers.Diourbel où a longtemps vécu Cheikh Ahmad Bamba Mbacké, le fondateur de la confrérie mouride, où il fut rappelé à Dieu, vit durant tout le mois de ramadan au rythme du Foulkoul mashoune.Sa lecture quotidienne a été initiée par Cheikh Ahmadou Bamba durant son placement en résidence surveillée à Diourbel, par les autorités coloniales françaises. Une tradition perpétuée depuis 1946 par son fils, Serigne Bassirou Mbacké.Cet exercice consiste à déclamer des poèmes tirés des écrits de Cheikh Ahmadou Bamba, et des versets du saint Coran.‘’Keur Gou Mack’’ (maison de Serigne Touba à Diourbel), située en face de la grande mosquée de Médinatoul, est assailli par des disciples mourides, en ce premier jour du mois de ramadan.Venus de Diourbel, Touba, Mbacké et des villages environnants, ils ont rejoint les lieux après la prière de 17h, pour prendre part au ‘’Foulkoul’’.Jeunes, vieux et enfants ont convergé vers cet endroit, qu’ils vont érigé en quartier général jusqu’au 29 ème du mois béni du ramadan marquant la fin du Foulkou.C’est dans une grande salle construite à l’intérieur de “Keur gou mack” que se tient la prestation dirigée par le trio Khadim Gadiaga-Abdoulaye Diakhoumpa-Mountakha Gueye. Des fidèles ne pouvant pas entrer dans la salle pleine à craquer sont contraints de rester dehors pour suivre l’évènement, avec l’aide de haut-parleurs et d’écrans géants installés dans la grande cour.Ce qui attire l’attention, c’est la discipline qui règne sur les lieux. Tout le monde s’assoit sur des moquettes. Certains égrènent leur chapelet, pendant que d’autres lisent des versets du Coran ou des ‘’khassaides’’. Le reste des fidèles écoute religieusement les récitateurs.“Une tradition conservée par Serigne Bassirou et ses héritiers” Cette pratique se perpétue depuis plusieurs décennies, sous la houlette de la famille de Serigne Bassirou Mbacké (1895-1966). Ce dernier l’avait initiée en 1946, après la disparition du premier khalife général des mourides, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké. Son objectif était de ressusciter une tradition que son père avait instaurée durant son séjour à ‘’Kër gou mack’’ (Diourbel). La lecture du ‘’Foulkoul Mashoune’’ n’a pas été poursuivie après la disparition de Serigne Touba, en 1927. Serigne Bassirou, aidé par Serigne Mouhamadou Lamine Diop Dagana, a rassemblé des écrits de son père pour en faire un recueil. Il en confia alors à Serigne Mouhamadou Lamine Diop Dagana la lecture quotidienne avec des extraits différents d’un jour à l’autre.Certains fidèles, venus prendre part au ‘’Foulkoul’’, rompent leur jeûne sur place, grâce à l’appui du Dahira Foulkoul Mashoune. Les travailleurs qui ne peuvent pas effectuer le déplacement sur Médinatoul écoutent le ‘’Foulkoul’’ chez eux ou dans leur lieu de travail.Radio Sénégal internationale (RSI) et des autres radios communautaires en assurent quotidiennement la retransmission. MS/ASG
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