Seuls 20 % des enfants diabétiques sont diagnostiqués sur le continent (pédiatre)
Seuls 20 % des enfants diabétiques sont diagnostiqués sur le continent (pédiatre)

SENEGAL-AFRIQUE-SANTE

Dakar, 7 nov (APS) – Le pédiatre et diabétologue Babacar Niang a appelé vendredi à Dakar les personnels de santé à multiplier les tests de dépistage du diabète en profitant des consultations, soulignant que 20% des enfants diabétiques ne sont pas dépistés en Afrique.

“Les études montrent que pour un enfant diabétique reconnu en Afrique, diagnostiqué en Afrique, il y a quatre autres qui ne sont pas diagnostiqués. C’est-à-dire qu’il n’y a que 20% des enfants diabétiques qui sont diagnostiqués”, a-t-il dit.

Le professeur Babacar Niang, coordonnateur du programme Changing Diabetes in Children Sénégal (CDIC), programme de prise en charge et de traitement des enfants vivant avec le diabète, intervenait lors d’une conférence de presse en prélude à la Journée mondiale du diabète, sur le thème “Diabète et milieu du travail”.

Les 80 pour cent d’enfants diabétiques non diagnostiqués sur le continent, “on les manque, on les laisse”, a-t-il dit lors de cette rencontre organisée par l’Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (ASSAD).

“C’est-à-dire qu’ils vont décéder. Il y a beaucoup d’enfants, peut-être, qui meurent dans les centres de santé, dans les postes de santé”, a indiqué Babacar Niang au cours de cette rencontre organisée par l’Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (ASSAD).

Selon lui, la forme du diabète de l’enfant “est telle qu’il est plus sévère parce que c’est le diabète type 1, ce qu’on appelait le diabète insulino-dépendant”.

“Il est plus sévère parce qu’on dit que c’est la loi du tout ou rien. L’enfant, soit on le diagnostique, on le traite, il survit ; soit on ne le traite pas, il ne peut pas survivre”, a ajouté le pédiatre et diabétologue.

“Il est dépendant tout de suite, autant l’adulte peut avoir le diabète pendant 5 ans sans le savoir et survivre avec, même s’il aura des complications chroniques, autant l’enfant, si on ne le diagnostique pas, dans moins d’une semaine, il peut décéder de son diabète”, a poursuivi Babacar Niang.

D’où l’importance, selon lui, de poser “le diagnostic le plus rapidement possible et commencer le traitement”.

Il a signalé, concernant le programme CDIC qui prend en charge gratuitement les enfants diabétiques, que 250 enfants étaient suivis dans tout le pays, selon une étude réalisée en 2018.

Le programme CDIC “a permis de former plus de 400 agents de santé à travers tout le territoire national et de mettre en place 22 sites de prise en charge. Parce qu’avant 2018, tous les enfants diabétiques qui habitaient dans les régions venaient à Dakar pour se faire soigner”, a-t-il renseigné.

Il note toutefois que le diabète de l’enfant peut être désormais diagnostiqué dans toutes les régions du Sénégal et pris en charge au niveau local. “Et depuis lors, on est passé de 250 enfants à 1700 enfants qui sont suivis pour le diabète”, a précisé le professeur Niang.

Le diabétologue a également appelé à poursuivre la sensibilisation pour inciter les populations à se faire consulter “le plus rapidement possible”, et dans le même temps sensibiliser le personnel soignant pour que chaque enfant reçu en consultation pour une symptomatologie quelconque, soit soumis à un test de glycémie, “parce que maintenant avec moins de 500 francs, on peut dépister le diabète”.

S’agissant du thème de la Journée mondiale du diabète 2025, “Diabète et milieu travail”, il a rappelé que l’école est le milieu de travail de l’enfant.

“Un enfant diabétique, à partir du jour de son diagnostic, a besoin de faire quatre à cinq injections d’insuline par jour. Il a besoin de vérifier son glucose, son sucre, au moins trois à quatre fois par jour”, a-t-il dit.

“La vie du diabétique en milieu scolaire est importante. Qu’on sensibilise les écoles, pour qu’ils puissent accompagner les enfants diabétiques à continuer à faire leurs études tout en bénéficiant de soins médicaux de façon appropriée. Ce qu’on a remarqué, c’est qu’il y a une méfiance réciproque entre les parents d’une part et l’école d’autre part”, a conclu le spécialiste.

SKS/BK