Dakar, 6 juin (APS) – Des élèves du lycée Maurice Delafosse et du lycée Blaise Diagne disent adhérer à la réforme du programme scolaire tout en insistant sur la nécessité d’un raccourcissement du cycle primaire et la suppression de certaines matières.A 10 heures sonnantes, Astou Diemé, élève en classe première S3 au lycée Maurice Delafosse et ses camarades profitent tranquillement de la recréation. A l’instar de beaucoup d’autres élèves sénégalais, Astou est préoccupée par la nécessité d’une révision des curricula.Elle estime que beaucoup de choses doivent être changées dans le cadre de la réforme entreprise par le ministère de l’Education nationale. Par exemple, à élémentaire, l’élève devrait juste faire trois ans au lieu des six ans actuellement, suggère-t-elle.‘’Si on prend en considération les années passées au jardin, on fait presque neuf ans à l’élémentaire, je crois que c’est trop. C’est la même chose qu’on apprend en classe de CI et CP. En C1et C2 aussi, c’est presque la même chose. En CM1, c’est juste pour préparer le pour CM2’’, explique-t-elle.De nombreux élèves parmi ceux croisés au lycée Maurice Delafosse pointent une redondance du programme pour le premier cycle. ‘’En classes de C1 et CP, on prépare l’élève à bien écrire, à savoir parler le français. Mais, je crois qu’à partir de la classe de CE1, on peut réduire, c’est énorme. Il y a des leçons de CE1 qui reviennent aussi en CE2’’, poursuit Astou Diémé.‘’En classe CM2, on fait juste une révision de ce que nous avons vu dans les autres classes, je crois qu’il y trop de répétitions, on doit vraiment changer’’, renchérit l’une de ses camarades.Les élèves du lycée Mauris Delafose prônent la spécialisation à partir du lycée, estimant que cela va non seulement redynamiser le système éducatif sénégalais mais aussi réduire le nombre d’années de chaque cycle. ‘’On doit aller vers la spécialisation à partir du lycée. Par exemple, un élève qui veut devenir médecin, on doit lui enseigner les matières dont il aura besoin pour réaliser ce rêve’’, suggère un élève ayant requis l’anonymat.Au lycée Blaise Diagne, la suppression de certaines matières souhaitéeDans le jardin du lycée Blaise Diagne, l’ambiance est moins bruyante en ce jour ramadan. Diabaly Diaw et Lamine Dieng, des élèves en classe de seconde L, profitent du beau climat qu’offre cette fin de matinée ensoleillée.Pour Lamine Dieng, ‘’le système éducatif est trop difficile et chargé’’, ce qui fait, dit-il, ‘’que certains élèves ne se trouvent pas dans le système’’. ‘’Comment voulez-vous qu’un élève retienne plus de neuf matières en même temps ?’’, s’interroge-t-il, avant d’insister ‘’sur la réforme qui est une nécessité absolue’’.‘’On passe trop de temps à l’école primaire, je crois que quatre ans suffisent largement. On doit aussi raccourcir le moyen car en classe de 6ème et 5ème, l’élève apprend presque la même chose’’, fait-il remarquer.Pour Diabaly Diaw, le programme scolaire est alourdi par certaines matières qui n’apportent rien du tout aux apprenants. Elle est d’avis que si les autorités changent efficacement les choses, les élèves auront une meilleure performance.‘’On doit éliminer les matières qui n’apportent rien aux élèves. Le programme est long, on n’a pas le temps d’apprendre tout ce qu’ils nous enseignent’’, soutient-elle. Selon elle, ‘’la réforme du programme ne va nullement impacter le niveau des élèves, au contraire une telle initiative leur permettra d’aller très vite’’.Amina Ndiaye prône pour sa part ‘’la suppression de certaines matières, comme l’italien, l’allemand, le portugais, le russe, l’espagnol, la musique, le dessin’’. Ces matières ‘’ne font qu’alourdir le programme’’, juge-t-elle.L’anglais dès le primaire Concernant l’apprentissage de l’histoire et de la géographie, Ndeye Fatou Guèye, élève au lycée Blaise Diagne, déplore le fait que l’école sénégalaise soit un lieu où ‘’on enseigne l’histoire et la culture des anciennes puissances coloniales’’. Pour elle, le système éducatif doit insister sur l’enseignement ‘’de l’histoire de nos ancêtres et notre géographie’’.La plupart des élèves plaident pour que l’anglais soit enseignée dès l’école primaire, comme dans le privé. ‘’On peut bel et bien enseigner l’anglais dès l’école primaire. D’ailleurs, c’est ce qui se fait dans les écoles privées, parce que c’est difficile de commencer l’anglais en classe de 6ème et vouloir maîtriser la langue avant la classe de terminale’’, indique Astou Diabaly.Pour les élèves du lycée Blaise Diagne, les orientations dans les universités publiques sénégalaises ne doivent pas être uniquement basées sur les notes du baccalauréat. ‘’Un élève peut être fort en mathématiques ou dans une autre matière, mais au baccalauréat, il trébuche sur cette matière de base et en même temps, il obtient une bonne note dans une autre matière qu’il ne souhaiterait pas suivre à l’université’’ , explique Fatou Sy. Elle regrette le fait qu’‘’au lieu de l’orienter sur sa matière de base, le système l’oriente en fonction de ses notes au bac’’.Fatou Sy estime que ce mode d’orientation basé sur les notes du baccalauréat est une erreur qui peut désorienter l’élève ou même le décourager. ‘’C’est difficile de suivre une filière qu’on n’aime pas’’, justifie-t-elle.ABD/ADL/OID/ASG/AKS
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