Diamniadio, 24 mai (APS) – L’éducation devrait être un lieu de construction de réponses, dans un contexte de crise, a soutenu, à Dakar, le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), Cheikh Mbow.

Intervenant lors d’un panel portant sur la restitution des résultats d’une étude dénommée “Pleins feux sur l’éducation de base au Sénégal”, il a souligné que “face aux crises que traverse le monde, nous pensons que l’éducation doit pouvoir être le meilleur cadre pour apporter des réponses à ces crises”.

À l’ère du numérique, il y a “besoin d’autres compétences de Sénégalais qui soient plus critiques, qui fassent preuve d’esprit de créativité, de résilience pour rester debout et faire face aux potentielles crises”.

“Quand nous parlons d’éducation, on doit être dans une posture de décloisonnement pour travailler avec les autres secteurs comme la santé, l’environnement, l’économie, la politique, la sécurité, les impliquer davantage pour construire des interconnexions et avoir des réponses aux défis du monde actuel”, a dit Cheikh Mbow.

L’objectif de cette réflexion est de “continuer à être solidaire pour placer l’éducation au cœur des politiques publiques”, ce qui doit être “un défi collectif qui devra engager toutes les catégories d’acteurs”, a indiqué M. Mbow, enseignant de formation, selon qui l’éducation doit être considérée “comme levier de développement, comme bien public, comme droit fondamental et non pas comme privilège”.

Concernant ce rapport réalisé sous l’égide de l’UNESCO, de l’Association pour le développement de l’éducation et du ministère de l’Éducation nationale, il a indiqué que le concept “Pleins feux sur l’éducation” vise à “attirer l’attention sur l’éducation, à attiser le feu de manière collective afin de mettre ensemble nos intelligences, nos énergies, nos ressources au bénéfice des cibles et des zones vulnérables”.

“La générosité et l’humanisme nous convoquent à avoir des réflexions qui traquent les plus vulnérables”, a insisté Cheikh Mbow, avant d’ajouter qu’il faut rendre la voix de l’éducation “plus audible, [et dans cette perspective], le rapport doit permettre de porter une attention particulière sur les cibles plus vulnérables”.

Pour le Directeur exécutif de la COSYDEP, cette étude devrait pouvoir repenser les cibles et s’intéresser également aux enfants qui ont l’âge d’aller à l’école.

“Il y a d’autres lieux d’apprentissage auxquels nous devrons accorder une attention, mais également les disciplines démultiplicatrices de compétences comme la lecture, l’écriture et les mathématiques”, a-t-il ajouté.

Il a invité à “repenser la question de l’équité et de la sensibilité du budget pour prendre en charge la petite enfance, les plus vulnérables, les enfants à besoins spéciaux”.

Pour ce faire, M. Mbow a invité à réfléchir à “d’autres sources de financement solidaires fondées sur des taxes spéciales et de levées de fonds de mécènes, “au-delà du financement classique de l’Etat”.

L’environnement physique des établissements en termes de toilettes, de murs de clôture, de sécurisation devrait être pris en compte pour de meilleures performances des élèves, selon M. Mbow.

Les résultats de cette étude posent la problématique de la qualification des enseignants avec une durée de formation trop courte – moins d’une année -, celle de la qualité des apprentissages, du référentiel de formation, mais également du financement inadéquat de l’éducation.

ADL/BK/ASG

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