SENEGAL-CULTURE-ANALYSE
Dakar, 8 mai (APS) – Le made in Sénégal est devenu “plus riche” désormais et se situe sur “un standard acceptable”, estime le fashion curator sénégalais Khalil Cissé, qui travaille dans le secteur des industries culturelles et créatives depuis une dizaine d’années.
“L’écosystème du made in Sénégal est aujourd’hui beaucoup plus riche, avec un standard acceptable, une production très diversifiée dans le sens de la segmentation du marché mais avec une proposition aussi très riche dans le sens de la créativité”, a-t-il souligné dans un entretien avec l’APS.
Il lie cela au fait que “beaucoup plus de jeunes” sont allés apprendre le métier et sont sortis des grandes écoles pour venir inspirer les fashion entrepreneurs.
“Je vois des stylistes comme Al Guèye ou Selly Raby Kane ou Milkos, cela m’inspire et je veux me mettre dans cela. Parce qu’il y a une masse plus ou moins critique de têtes de file, de leaders, qui inspirent beaucoup plus de jeunes à se mettre dans ces métiers. Je pense que c’est très intéressant, parce que cela diversifie l’offre”, a analysé l’initiateur du “Jaba”, le marché des industries culturelles et créatives du made in Sénégal.
Ce marché jadis “élitiste” est devenu démocratique, a indiqué Cissé, appelant à encadrer cet écosystème, “parce que sans encadrement, sans label, c’est un made in Sénégal pas vraiment structuré”.
“Il faut structurer le label made in Sénégal, parce que c’est ce qui lui donnera de la valeur en réalité”, plaide Khalil Cissé, avant d’interpeler l’Etat et les acteurs à s’engager dans cette perspective.
“On a besoin d’initiatives pareilles. Parce que quand vous entendez +Made in US+, +Made in France+ ou +Made in China+, cela vous renvoie tout de suite à quelque chose. C’est un niveau de qualité, un standard”, indique-t-il.
FKS/SBS/ADC/BK