Dakar, 28 juin (APS) – Des responsables d’organisations de défense des droits des femmes ont lancé, vendredi, une campagne dénommée ”compter pour toutes” pour amener les décideurs politiques à prendre en compte les Violences basées sur le genre (Vbg) dans la Loi de finances.

”Cette campagne vise à amener les décideurs politiques à accorder une plus grande importance aux violences basées sur le genre. Elle se positionne comme une mobilisation générale à tous les niveaux afin de plaider auprès de l’Etat pour dédier une ligne budgétaire aux violences basées sur le genre dans la loi finances”, a déclaré Maïmouna Astou Yade, directrice exécutive de ”JGen Sénégal”, par ailleurs coordonnatrice de la campagne.

Elle animait une conférence de presse sur la vulgarisation de la campagne ”compter pour toutes”, qui sera déroulée dans 8 autres pays de l’Afrique de l’ouest.

”Nous voulons que l’Etat du Sénégal puisse positionner dans un ministère de tutelle quelconque une ligne budgétaire qui permet de financer des études pour avoir des données sur les Vbg. Nous voulons que cela soit introduit dans la loi de finance”, a-t-elle partagé.

D’après Mme Yade, la question de la disponibilité des données sur les violences basées sur le genre est un réel problème au Sénégal.

”Tous les acteurs qui travaillent sur ce sujet éprouvent d’énormes difficultés pour avoir des données”, a-t-elle indiqué, soulignant que ‘’l’Etat en tant que tel sait qu’il est important d’investir dans ce domaine”.

”Si vous n’avez des données suffisantes par rapport à cette thématique, il est très difficile de pouvoir l’aborder comme il le faut et de pouvoir prétendre aux résultats escomptés”, a-t-elle soutenu.

Elle reconnait par ailleurs l’existence de quelques données de référence avec l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).

”D’autres études ont été menées par des institutions de recherche mais au-delà, il est très difficile d’avoir globalement des données exactes sur les Vbg en prenant en compte l’intersectionnel, la diversité mais aussi toutes les disparités de genre qui accompagnent ces Vbg”, a précisé Maimouna Yade.

Selon elle, ”les données sont disparates au Sénégal”.

A part l’étude menée en 2016 par l’Ansd, qui est un document de référence, il n’existe pas encore de données ‘’probantes’’, a t-elle relevé.

”Cette campagne met surtout en exergue les violences sexuelles et sexistes. Nous avons aussi besoin que la communauté porte le plaidoyer pour que l’Etat puisse être beaucoup plus dans l’urgence et en faire une question prioritaire”, a déclaré Maimouna Yade.

NSS/OID/SBS

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