Dakar, 15 juin (APS) – La décision de la principale coalition de l’opposition sénégalaise d’en appeler à la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur les manifestations violentes enregistrées début juin au Sénégal est traitée en priorité dans les quotidiens reçus jeudi à l’Agence de presse sénégalaise, lesquels abordent aussi quelques sujets liés à des remous au sein de la classe politique.

“La coalition Yewwi Askan Wi a saisi l’Organisation des Nations unies (ONU) pour l’envoi en urgence d’une commission d’enquête internationale en vue de faire la lumière sur les manifestations violentes entre le 1ᵉʳ et le 3 juin à Dakar et dans certaines localités”, rapporte Vox Populi.

“Yewwi vilipende Macky Sall devant les Nations unies”, écrit L’As, en signalant que la principale coalition de l’opposition a adressé une lettre au Haut-commissariat des Nations unies pour dénoncer “les violations graves et flagrantes des droits et libertés au Sénégal”.

“Dans une missive signée par Habib Sy, le président de la conférence des leaders, la principale coalition de l’opposition invite Genève à dépêcher en urgence une commission d’enquête internationale à Dakar”, mentionne le journal L’As

Mais l’État n’est pas resté les bras croisés. Selon plusieurs journaux, les autorités sénégalaises ont à leur tour saisi le Haut-Commissariat des Nations unies pour donner leur version des manifestations violentes enregistrées début juin à Dakar et dans d’autres localités du pays.

Ces évènements font suite à la condamnation à deux ans de prison de l’opposant Ousmane Sonko pour ”corruption de la jeunesse”.

La presse quotidienne a aussi évoqué dans sa livraison du jour la médiatisation de ces évènements par les médias étrangers.

“Macky Sall dans le tourbillon” à cause de la médiatisation des violentes manifestations par la presse étrangère, note Walfquotidien.

“Le président de la République est sur le point de perdre son aura à international. Au-delà de la pression nationale sur sa troisième candidature et des violentes manifestations, les médias étrangers et les instances internationales lui mettent aussi la pression”, écrit ce journal.

L’État, de son côté, n’est pas resté les mains croisées et a lancé “une contre-offensive” à propos du traitement par les médias étrangers des manifestations meurtrières au Sénégal, indique Sud Quotidien.

“L’État a lancé une contre-offensive en pleine polémique sur les supposés hommes armés aux côtés des forces de défense et de sécurité lors des dernières émeutes ayant fait 17 morts […]. Le gouvernement est monté au créneau pour parler d’une +controverse+. Selon le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, il appartient à la justice de dire la vérité”, a expliqué Sud Quotidien.

Interrogé par Walfquotidien et Source A, le journaliste Ibrahima Bakhoum analyse que les médias étrangers sont en train de “préparer l’opinion à une nouvelle figure”.

“Les journaux étrangers appartiennent à des privés […]. Le but principal est de pouvoir gagner des marchés à l’avenir. Ces médias étrangers pensent qu’ils doivent être parmi les pionniers pour que demain, s’il doit y avoir un changement, qu’ils fassent partie de ceux qui ont contribué à ce changement”, a analysé le journaliste Bakhoum dont les propos sont rapportés dans Source A.

Les journaux évoquent aussi l’actualité politique à la faveur de la mise en branle du dialogue national et des fortes divergences notées au sein de la classe politique.

“La classe politique prend les devants”, souligne Sud quotidien au sujet de la réforme du parrainage citoyen, l’un des principaux sujets discutés au sein de la commission politique dans le cadre du dialogue national en cours.

“Les acteurs engagés dans le dialogue politique ont acté la revue de la loi controversée sur le système de parrainage. La retouche va concerner la fourchette de 0,8% à 1% des parrains exigés au Sénégal. Le parrainage des élus est aussi une autre nouveauté”, a écrit le journal du groupe Sud Communication.

Revenant sur les enquêtes ouvertes par l’autorité judiciaire pour faire la lumière sur les manifestations meurtrières dernièrement enregistrées au Sénégal, le quotidien Enquête soutient que le parquet est en train de “pister Ousmane Sonko”, leader du parti Pastef, présenté comme le principal opposant au président Macky Sall.

“Le parquet veut faire porter au leader de l’opposition Ousmane Sonko le chapeau des dégâts lors des manifestations de début juin. Les forces de défense et de sécurité ont fini de réunir les éléments de preuve pouvant asseoir de nouvelles charges contre Ousmane Sonko”, croit savoir Enquête.

MTN/BK

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