Ngandiouf (Tivaouane), 19 jan (APS) – L’expérience de délocalisation et relocalisation de populations impactées par l’exploitation minière que les autorités administratives du département de Tivaouane ont réussie dans la commune de Ngandiouf, est un “modèle” qui devrait être vulgarisé et dupliqué dans toutes les zones minières dont les occupants sont réticents à tout déplacement, a préconisé jeudi, le haut conseiller des collectivités territoriales, Abdoul Aziz Diop.La société civile à travers l’antenne de la Coalition “Publiez ce que vous payez” à Thiès, a été impliquée par le maire de Ngandiouf et son secrétaire municipal, dès le début du processus de délocalisation des populations de plusieurs villages de cette commune, a témoigné Abdoul Aziz Diop.M. Diop, par ailleurs membre du Forum civil, une organisation influente de la société civile sénégalaise, prenait part à une visite de travail, conduite par le préfet du département de Tivaouane, Mamadou Guèye, accompagné par l’ensemble des chefs de service.La délégation s’est rendue à Ngassama 1 et 2, ainsi qu’à Bayakh Peul et Galbeut, des localités qui abritent depuis 2015 les activités de la compagnie minière G-PHOS.La Coalition a joué un rôle d’interface et de facilitation entre les populations, l’entreprise et les autorités administratives. Un modèle de délocalisation concluant qui, selon Abdoul Aziz Diop, mérite d’être vulgarisé.Enthousiaste, Gorgui Bâ, chef du village de Bayakh Peul, considère ce projet comme une opportunité pour les membres de sa communauté.“Le projet nous a beaucoup aidés. Le site est très porteur d’opportunités, même si nous attendons encore l’électricité et l’eau courante ici à Ngalbeut, dans le département de Kébémer”, a souligné le responsable.Il n’a pas manqué de remercier l’administration, notamment le préfet Mamadou Guèye et les sous-préfets des arrondissements de Niakhène et Mérina Dakhar, au nom des personnes déplacées.Sur la même lancée, le maire de Ngandiouf, Ngouda Ciss, a salué une “démarche inclusive”, qui rompt d’avec la pratique dans bien d’autres localités, où ce genre de projet donne lieu à “un niveau de violence et de suspicion indescriptible”.“Par la grâce de Dieu, ici, tout se passe sans aucune incompréhension”, s’est réjoui Ngouda Ciss.“Le préfet s’est battu pour qu’un hectare soit dédommagé à hauteur de deux millions deux cent mille francs, loin du barème national qui est de 500.000 francs (CFA)”, a témoigné l’édile de la commune de Ngandiouf.Pour lui, le projet d’exploitation de la mine de phosphate Ngandiouf à Niakhène, s’inscrit dans les missions poursuivies par le Plan Sénégal émergent (PSE).Selon Moustapha Dieng, directeur général adjoint de G-PHOS, “les investissements mobilisés (dans le cadre de projet) sont estimés à plus de 4 milliards de francs CFA”. Une somme qui sera doublée d’ici quelques années, a-t-il assuré.M. Dieng a dit espérer que d’ici octobre 2024, les premiers produits marchands de G-PHOS seront disponibles sur le marché international.Moustapha Dieng a promis de respecter tous les engagements pris devant le maire de Ngandiouf.“Nous avons signé un document avec la mairie de Ngandiouf, où nous nous sommes engagés à (faire) tout ce qui est en nos pouvoirs pour mettre les populations déplacées dans une excellente situation”, a renchéri Dieng.Le préfet a relevé que la conduite de ce projet jusqu’à son terme “n’a pas été une chose aisée”, même s’il signale que “la détermination des guides religieux, leaders d’opinion, populations déplacées, autorités administratives et chefs de services départementaux, a permis de faire un travail remarquable et efficace”.Mamadou Guèye a justifié sa visite par deux motifs. L’un était de s’enquérir du niveau d’avancement de l’installation du projet de G-PHOS, détenteur d’un permis d’exploitation dénommé “BAITI BEGAL”.Il était aussi question, à travers une “démarche de proximité”, de suivre et d’accompagner les personnes déplacées pour un “mieux-être”, a noté M. Guèye.“Là où les textes ne sont pas très explicites, à travers le dialogue et la concertation, bâtis sur des rapports de confiance mutuelle et de respect, on peut arriver à des compromis forts favorables à chaque partie prenante”, a commenté Abdoul Aziz Diop, un acteur de la société civile.Selon lui, la dimension anthropologique “n’est pas tellement prise en compte” dans les différents codes miniers et de l’environnement.“Autant les populations veulent un mieux-être, autant elles restent attachées à leur terroir, quels que soient les montants des indemnisations et autres formes d’accompagnement”, a-t-il dit.Les populations de Ngassama et de Bayakh peul n’ont pas dérogé à la règle dans leurs interactions avec G-PHOS, qui ont abouti à une “délocalisation sans heurts”.Ce résultat a été obtenu grâce à un cadre de concertation multipartite, composé des autorités administratives et locales, des représentants de l’entreprise, des représentants des villages impactés, des leaders d’opinion et des leaders religieux.MKB/ADI/ASB/OID
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