De l’envoyé spécial de l’APS, Amadou BâEssaouira, 27 juin (APS) – La 25e édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde va s’ouvrir ce soir à Essaouira, capitale de la province marocaine du même nom, située à 375 kilomètres au sud de Casablanca.Cet évènement culturel d’envergure mondiale va démarrer par une grande parade, “véritable moment d’allégresse et de convivialité”, avant le concert d’ouverture qui sera donné par un collectif d’artistes du Maroc, de la Côte d’Ivoire, d’Espagne et du Brésil, dont les Maâlem Hassan Boussou et Moulay El Tayeb Dehbi.La compagnie Dumanlé, spécialisée dans le zaouli – un art populaire ivoirien associant dans un même spectacle masque, costume, musique et danse -, va également participer à ce concert d’ouverture, de même que l’artiste flamenco Nino de Los Reyes, basé à Madrid. Il sera accompagné du percussionniste Sergio Martinez.Le groupe de musique brésilien Ilê Aiyê, originaire de Salvador de Bahia, au Brésil, prendra également part à ce concert d’ouverture axé sur la célébration de “la fraternité transatlantique”, selon les organisateurs.Ils promettent, avec ce concert, une expérience musicale et visuelle sous la forme d’une “explosion de rythmes” mêlant les genres gnaoua, la batucada brésilienne, le flamenco et le zaouli, dans le but de mettre en perspective leurs similitudes.Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, créé en 1998, est un évènement culturel mondial, dont le premier objectif est de “réhabiliter un patrimoine aux profondes racines africaines, qui était menacé de disparition, de mettre en valeur la splendeur de la destination Essaouira qui traversait alors un passage à vide, de contribuer aussi à faire rayonner la culture marocaine dans le monde”.“Aujourd’hui, force est de reconnaître que ces objectifs ont été atteints au-delà des espérances de départ”, lit-on dans un document remis à la presse.Le Gnaoua, ou Gnaoui, fait référence à un peuple descendant principalement d’esclaves, vivant dans un espace à la croisée des peuples berbères, dont les Touaregs, des peuples d’Afrique subsaharienne, de ceux de l’islam, de leurs traditions religieuses (confréries et transes) et musicales, de leurs instruments.“La culture ancestrale des Gnaoua est un trésor inestimable que nous avons défendu passionnément depuis plus de vingt-cinq ans et porté jusqu’à son inscription à l’UNESCO. La musique des Gnaoua a laissé son empreinte sur la scène musicale mondiale. Cette culture et ce festival ont servi le Maroc dans ce qu’il a de plus emblématique, son message de paix, de coexistence et d’ouverture sur le monde”, a expliqué Neïla Tazi, productrice du festival.Quatre cents artistes et 53 concerts au programmeLa 25e édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, qui prendra fin samedi, propose une programmation musicale riche et variée, avec 53 concerts, dont six concerts fusions.Quatre cents artistes sont attendus à cette édition, dont de grands noms des musiques du monde comme le bassiste sénégalais Alune Wade, le légendaire trompettiste américain de Jazz Randy Brecker, sept fois récompensé aux Grammy Awards, et surtout 34 Maâlems gnaoua.Dans la langue gnaoui, Maâlem signifie “celui qui a un savoir-faire”, “un maître qui peut transmettre des connaissances”.L’édition 2024 du festival comporte une innovation relative au lancement d’un programme de formation, en partenariat avec l’une des plus prestigieuses institutions musicales au monde, le Berklee College of Music de Boston, dans l’État américain de Massachussetts.Les organisateurs annoncent aussi la création d’une chaire dédiée à la culture gnaoua, avec la collaboration du Center for African Studies de l’université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir.“Forte de son quart de siècle de longévité, cette édition marquera le début d’un nouveau chapitre résolument tourné vers l’avenir et porteur de projets structurants et durables”, promettent les organisateurs.ABB/BK/ESF
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