Dakar, 3 déc (APS) – La styliste sénégalaise Collé Sow Ardo, fidèle au pagne tissé, a représenté l’Afrique et particulièrement le Sénégal, samedi, à travers sa nouvelle collection de 40 tenues associant différents pagnes tissés, un patchwork de couleurs, de styles et de coupes, présenté dans un nouvel hôtel dakarois, a constaté l’APS.‘’Chacun de nous a essayé de créer le maximum pour que les 40 ans nous donnent un nouvel élan. J’ai voulu représenter l’Afrique et surtout, le Sénégal avec les boubous qui nous appartiennent’’, a expliqué celle qui est surnommée ‘’la Reine du pagne tissé’’.Cette collection anniversaire, souligne Collé Sow Ardo, a été particulièrement marquée par des ‘’modèles en boubou pagne tissé homme’’, pour montrer qu’on peut créer avec, et surtout, dire qu’’’on peut en faire et les porter à l’aise’’.Il y a eu aussi dans la gamme de vêtements des tailleurs, des robes longues et des vestes, des tuniques, des ponchos, un mélange de pagnes tissés de plusieurs couleurs dont le marron glacé, le mauve, le bleu, le vert, entre autres.‘’C’est pour montrer que l’Afrique est là, on est là’’, lance-t-elle dans un large sourire.La créatrice sénégalaise, ‘’ fatiguée, épuisée’’ après six mois de travail acharné avec ses employés (tailleurs, coupeurs, mouleuses, etc.), indique que cela en valait la peine après un défilé de plus de deux heures qui a regroupé une trentaine de stylistes venant du Sénégal, du Mali, du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Bénin, du Burkina Faso, de la République de Guinée et du Togo.‘’J’ai travaillé en six mois. Je voulais faire plus et il y a même des modèles qui restent, car n’ayant pas pu être portés. J’ai fait le maximum et ce soir, je sais qu’on a travaillé, tout le monde a travaillé. Ce n’est pas seulement Collé Sow Ardo, toutes les créations qui sont passées’’, déclare la créatrice à la fin de la soirée.Revenant sur la matière de travail qu’est le pagne tissé, Collé Sow Ardo estime qu’il a été travaillé pour en avoir plusieurs catégories, du plus léger au plus lourd.‘’J’ai essayé de travailler le pagne pour que cela soit portable. Parce que les pagnes d’avant, on pouvait en faire des pagnes, des couvre-lits, mais on ne pouvait pas les transformer en vêtements. On le faisait, mais c’était un peu difficile de les porter’’, explique la styliste, promotrice du pagne tissé dans le monde.Elle souligne que la matière est maintenant maîtrisée, après plusieurs années de travail. Ce travail, dit-elle, est le fruit du labeur de tisserands sénégalais.Retour sur scène des égéries fétiches de Collé Sow Ardo Le défilé des quarante ans de la marque Collé Sow Ardo a été aussi un moment marquant le retour sur scène des mannequins, égéries fétiches de la styliste Collé Sow Ardo, avec notamment la présence de Aïta Diop, qui n’a défilé que pour Sira vision (un évènement annuel organisé par la styliste), Aïda Diop, Ndèye Ndack Touré, Khadija Sow, etc.Pour Alioune Sow alias ‘’Baye Fall’’, initié dans la mode par celle qu’elle appelle affectueusement ‘’Maman Collé’’, c’est tout un ‘’symbole’’ d’être présent à ce défilé.‘’Collé est une personne avec qui on a travaillé presque partout dans le monde, on a fait des biennales, on a fait l’exposition universelle de Shangaï en 2010. J’étais en voyage, elle m’a appelé et je suis revenu uniquement pour ce défilé’’, a témoigné Baye Fall.La célébration des quarante ans de la marque est non seulement un moment de retrouvailles, mais ‘’c’est aussi [une occasion de] relance de la mode sénégalaise’’.‘’C’est une forme d’appel qu’on lance aux autorités et à toute personne susceptible d’aider la mode sénégalaise à retrousser les manches et à redonner un coup de pouce à la mode. Des évènements comme cela, on en a besoin’’, martèle Alioune Sow à sa descente du podium.Aujourd’hui, dit-il, ‘’je copie Collé dans sa ferveur et sa persévérance’’.Honoré d’être à cet évènement qui ‘’célèbre l’Afrique’’, le journaliste et animateur de Canal+, le Congolais Robert Brazza a magnifié le parcours de Collé Sow Ardo, partie de Diourbel (centre), sa ville natale, à Dakar, avant de conquérir le reste du monde, avec une ambition, un rêve de jeune fille et des paroles de sa mère, de sa grand-mère.‘’Elle fait la fierté du continent. Elle a magnifié la véritable union africaine qui est celle de la créativité vestimentaire, de tout cet art du vêtement dont l’Afrique doit vraiment s’enorgueillir et ne pas à avoir à envier tout ce qui se fait à l’extérieur. C’est un triomphe avec un clin d’œil à son époux, car il faut une vision partagé’’, a témoigné le journaliste qui a défilé pour Collé Sow Ardo lors de cette soirée.Pour les écrivaines Rahmatou Seck Samb et Mariama Ndoye, présentes en spectatrices, ‘’c’était absolument somptueux ! c’est magnifique !’’, ont-elles apprécié.‘’C’est très beau, le cadre, les créateurs, c’est une folie’’, lance la lauréate 2017 du Grand Prix du chef de l’Etat pour les Lettres.‘’Quarante ans, c’est symbolique, je suis habillée Pathé’O (créateur Ivoirien), un ami depuis plusieurs années, car j’ai séjourné à Abidjan longtemps. Collé, c’est un symbole de persévérance, de courage et de talent qu’on est venu célébrer avec plaisir’’, souligne Mariama Ndoye, conservatrice du musée Léopold Sédar Senghor.FKS/ASG
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