Dakar, 14 nov (APS) – L’exposition “TransAtlantique 1” organisée dans le cadre des activités de la 15e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar lève le voile sur l’existence dans les Caraïbes de noirs venus d’Afrique, avant même ce qui est conventionnellement appelé la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492, a-t-on appris de ses initiateurs.

La participation de quelque onze artistes barbadiens dont chacun témoigne de son ancrage à l’Afrique a été une manière pour eux de remettre en question le récit selon lequel l’histoire africaine a commencé avec la traite négrière, indique-t-on.

En gestation depuis trente ans, ce projet vise, selon ses initiateurs, à “combler le déficit d’informations sur la Barbade, une île située dans les Caraïbes”.

‘’Cette exposition a plusieurs significations. Vous êtes partis de cette terre africaine par le fait d’une terrible histoire. Aujourd’hui, on se retrouve grâce à l’art’’, a magnifié l’artiste sénégalais Mouhamadou Mbaye dit ‘’Zulu Mbaye’’.

Ce dernier, à l’origine de cette initiative en partenariat avec direction de la Fondation nationale de la culture de la Barbade, estime que “l’art a cette valeur de levier qui peut rapprocher des communautés éloignées les unes des autres”.

Les œuvres des onze artistes de la Barbade ont été projetées à travers des écrans de télévision. Une alternative trouvée pour remédier au retard enregistré dans l’expédition de leurs toiles qui ne sont pas arrivées à temps à Dakar où se tient la 15ème Biennale de l’art africain contemporain du 7 novembre au 7 décembre prochain.

Ces peintures font notamment référence au continent africain, terre d’origine de leurs auteurs.

‘’(…) ce n’est pas acceptable, vous avez volé au public l’expérience d’être en face de nos tableaux’’, a fustigé l’artiste barbadien Akyem-I Ramsay en pointant  du doigt la responsabilité des autorités de son pays.

Sur les cimaises de la galerie Léopold Sédar Senghor du village des arts, l’artiste David ‘’Guru’’ Mc Clean a tenu à rendre un hommage appuyé ‘’à l’ingéniosité et à l’existence des Africains dans les Caraïbes avant l’époque de Christophe Colomb’’, remettant ainsi en question le récit selon lequel ‘’l’histoire africaine n’a commencé qu’avec la traite négrière’’.

Dans un autre tableau intitulé ‘’Out of service nigger soldier’’, il dit évoquer ‘’les dures réalités auxquelles sont confrontés les soldats noirs, à travers des matériaux mis au rebut’’.

L’artiste Risée Chaderton-Charles a pour sa part montré que les Barbadiens font aussi appel comme les autres africains aux divinités de l’eau qu’ils ont en partage, à savoir ‘’Mami Wata’’ (divinité aquatique du culte vodoum), ‘’Yemaya’’ (la déesse afro-caribéenne des océans) ou encore ‘’Olokun’’ (dieu de la mer chez les Yorubas).

L’artiste barbadien s’est aussi attardé sur les incantations pour l’éducation maternelle, la protection et l’inspiration.

Cette première participation des Barbadiens a été présentée comme ‘’un retour, un pèlerinage chez eux’’.

FKS/SMD/ASG

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