SENEGAL-SOCIETE-RECONSTRUCTION
Djigoudière (Bignona), 17 déc (APS) – Le directeur général de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC), Iba Sané, a conduit, mardi, une visite de terrain dans plusieurs localités de la région de Ziguinchor, en prélude à la tenue, ce mercredi, de la 5ᵉ session du conseil de surveillance de l’agence, a constaté l’APS.
Cette mission, à laquelle ont pris part les membres du conseil de surveillance, pour la première fois délocalisé hors de Dakar, a permis de visiter les villages de Diokadou, Djigoudière et Madiediame, dans le département de Bignona, afin d’apprécier les réalisations en cours dans le cadre du Plan de relance de la Casamance.
À Diokadou, la délégation a visité un poste de santé réalisé par le Projet d’investissement pour la modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA).
Elle a pu constater, à Djigoudière, l’achèvement de maisons construites par l’ONG ISEO au profit des populations déplacées, tandis qu’à Madiediame, une présentation des travaux de réseaux d’adduction d’eau lui a été faite.
Selon M. Sané, cette descente sur le terrain vise à permettre aux membres du conseil de surveillance de mieux apprécier les réalités vécues par les populations, afin d’éclairer les “décisions stratégiques” de l’agence, notamment en matière d’orientation des interventions et de gestion des ressources humaines.
Il a rappelé que l’ANRAC a pour mission principale de coordonner et d’harmoniser les interventions publiques et privées en Casamance, tout en veillant à l’équité territoriale et en évitant les doublons entre projets.
Le directeur général de l’ANRAC a salué les avancées enregistrées dans la commune de Djibidione, l’une des zones les plus affectées par le conflit.
Dans cette commune, un programme de plus de quatre milliards de francs CFA, porté par le Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA) est en cours de réalisation, avec un important volet dédié à la reconstruction de l’habitat.
Toutefois, 19 des 59 villages de la commune ne sont pas encore totalement réinstallés, a précisé le DG de l’ANRAC.

Abordant la question du déminage, M. Sané a indiqué que les opérations sont à l’arrêt depuis le 15 octobre, à la suite du retrait de Handicap International, en raison notamment de contraintes de financement.
Il a souligné que le retour durable des populations reste conditionné à la dépollution des terres, tout en exprimant l’espoir que des mesures seront prises pour relancer le processus.
Selon le président du conseil de surveillance de l’ANRAC, Atap Sané, cette visite avait pour objectif de constater les réalisations et de recueillir les doléances des populations.
“Nous sommes venus avec le conseil de surveillance pour être témoins des acquis et entendre les préoccupations des communautés”, a-t-il déclaré.
Il a exprimé le souhait de voir les populations revenir durablement dans leurs villages, dans un contexte de paix et de développement, assurant que l’ANRAC va s’employer, en fonction des moyens disponibles et des orientations de son conseil de surveillance, à améliorer leurs conditions d’installation.
M. Sané s’est également réjoui du fait que des populations venues de la Gambie fréquentent désormais les structures sanitaires locales, y voyant un indicateur fort de l’impact des investissements réalisés.
La visite s’est déroulée en présence de plusieurs membres du conseil de surveillance de l’ANRAC, dont le conseiller défense du Premier ministre, ainsi que des représentants de la présidence de la République et du ministère des Forces armées.

MNF/BK

