Dakar, 2 déc (APS) – L’élection du bureau de la nouvelle Assemblée nationale a été précédée lundi, tard dans la soirée, par un vif débat tournant autour de l’interprétation des règles encadrant la parité.

Tout est parti d’un blocage né de la volonté du groupe Takku Wallu Sénégal (opposition) d’attribuer le poste de vice-président qui lui revenait de droit à Mohamed Ngom dit Farba. Ce à quoi le groupe majoritaire, Pastef-Les Patriotes s’est opposé, arguant qu’il devait revenir à une femme conformément aux règles de la parité.

Aïssata Tall Sall, présidente du groupe de l’opposition a fermement défendu la position de son camp, rejetant les accusations de non-respect des droits des femmes. Elle a estimé que sa désignation à la tête des parlementaires de Takku Wallu Sénégal à l’Assemblée nationale était la preuve d’un attachement au respect des droits de la femme.

‘’Pour la première fois, notre groupe a investi une femme comme présidente. Cela illustre clairement notre engagement en faveur des droits des femmes”, a-t-elle tenu à faire valoir.

L’ancien ministre de la Justice n’a pas manqué de contester l’interprétation des articles 13 et 14 du règlement intérieur concernant la parité, précisant qu’aucune disposition ne l’impose dans ce contexte précis. “L’Assemblée nationale n’est pas un tribunal. Si une disposition est jugée violée, seuls les tribunaux peuvent en décider,” a-t-elle rappelé.

Concernant la proposition pour le poste de huitième vice-président, elle a souligné que son groupe avait déposé une liste complète dès 11 heures du matin, conformément aux exigences, et désigné leur candidat, M. Mohamed Ngom.

“Nous avons respecté la loi et déposé nos documents dans les délais. Le débat a uniquement porté sur l’application de la loi, qui doit être discutée dans un esprit de concertation et non d’accusation” a-t-elle ajouté.

De son côté, le président du groupe parlementaire de Pastef-Les Patriotes, Mohamed Ayib Salim Daffé, a souligné que la liste de candidats, déposée auprès du Secrétariat général, respecte scrupuleusement les exigences de parité conformément aux textes.

“Selon le calcul basé sur la méthode de la plus forte moyenne, les sept premières positions de vice-présidents nous reviennent, et nous avons respecté la parité sur cette liste,” a-t-il indiqué, en dénonçant ce qu’il considère comme des manœuvres visant à bloquer les travaux de l’institution parlementaire.

“Depuis ce matin, une autre liste de candidats ne respectant pas la parité a été déposée. Ce qui constitue une tentative délibérée de retarder le processus et de faire croire à l’opinion publique que c’est la majorité qui bloque,” a-t-il déploré.

Le poste de 8e vice-président de l’Assemblée nationale est finalement revenu à la députée du groupe Pastef-Les patriotes, Ramatoulaye Bodian après que le président de l’institution, Malick Ndiaye, a tranché en faveur du parti au pouvoir.

Les députés du groupe Takku Wallu Sénégal ont alors choisi de quitter l’hémicycle à la suite de ce qui commençait à prendre les allures d’une impasse.

AN/AKS

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