Tivaouane, 3 déc (APS) – Le Centre des handicapées de Tivaouane, unique structure de la commune dédiée aux femmes vivant avec un handicap, traverse des difficultés de toutes sortes, qui plombent son attractivité, indique sa directrice, Oumou Khairy Diagne.

Le Centre des handicapées de Tivaouane peine par exemple à régler ses factures d’eau et d’électricité à date échue, selon Mme Diagne.

La structure « éprouve beaucoup de difficultés. Aucune subvention ni appui ne vient de la municipalité », déplore sa directrice.

L’établissement, composé notamment d’une étroite bâtisse, abrite une garderie qui accueille des enfants en situation de handicap. Ils sont entre les mains de bénévoles que le centre arrive à peine à motiver, se désole Oumou Khaïry Diagne.

Les pensionnaires adultes de la structure apprennent la couture et la broderie et assistent souvent à des formations en maraîchage.

Oumou Khairy Diagne dit fonder beaucoup d’espoir dans le fait que pour la première fois de l’histoire du Sénégal, des personnes en situation de handicap vont siéger à l’Assemblée nationale.

« ‘J’ai vu aujourd’hui un député sur une chaise roulante, exercer son vote pour le choix du président de l’Assemblée nationale », se réjouit-elle.

« J’ai également [suivi] à la télévision le vote d’un député ayant perdu l’usage de ses yeux, [aidé en cela] par Guy Marius Sagna », ajoute la responsable.

Elle dit s’attendre à ce que « d’autres personnes handicapées investissent les autres espaces de pouvoir « ‘.

Elle estime que les collectivités territoriales doivent maintenant suivre cette dynamique enclenchée par la 15ᵉ législature de l’Assemblée nationale, où siègent désormais plusieurs personnes en situation de handicap.

Dans cette situation difficile, la structure de personnes handicapées peut compter, toutefois, sur l’appui de bonnes volontés. Mme Diagne cite parmi ces bienfaiteurs, la présidente du conseil départemental, Seynabou Gaye Touré.

« La présidente du conseil départemental nous a honorées en nous dotant de divers articles d’une valeur de 11 millions de francs CFA », renseigne-t-elle.

Disant ne pas comprendre le silence de beaucoup d’acteurs de développement, la directrice du centre attire leur attention sur le fait que dans cet espace, des personnes à mobilité réduite « se battent dignement tous les jours, de 9 heures à 17 heures, pour que des enfants en situation de handicap qui sont dans leur garderie ne manquent de rien ». Il arrive, dit-elle, que le personnel du centre  »reste toute une journée sans manger ».

L’établissement ne dispose pas d’assez de machines, pour assurer l’apprentissage de ses apprenants en couture et broderie, a-t-elle informé. Autant de contraintes qui font que le Centre des handicapées de Tivaouane n’est « pas attractif », selon Ndella Ndiaye, un membre du personnel en situation de handicap.

MKB/ADI/ASG/BK

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