Tivaouane, 11 mai (APS) – Le silence observé à la gare routière de Tivaouane située juste à l’entrée de la cité religieuse, renseigne sur le fonctionnement au ralenti de cette structure naguère incontournable dans les flux sortants et entrants de voyageurs dans la ville de Seydi El hadji Malick Sy.Découragés par les longues attentes auxquelles ils sont soumis, les passagers commencent à déserter cette gare routière où, passées 17 heures, l’espoir de trouver un véhicule pour Dakar, ou même parfois Thiès, s’amoindrit. Les rares voitures qui font le plein ont pour destinations Mbour, Mboro et Thiès.Ce qui frappe le plus le visiteur à la gare routière de Tivaouane, c’est la vétusté des lieux. Une situation de désespoir que trahissent les propos des principaux acteurs de l’infrastructure. “Nous travaillons ici pour gagner notre pain quotidien. Il y a des jours où nous rentrons à la maison sans aucun billet de banque”, confie Moussa Diop, un ‘’coxeur’’ (rabatteur), qui fréquente cette gare routière.Pour lui, la multiplication des ‘’garages sauvages’’ visibles particulièrement entre le célèbre carrefour et la route menant à l’esplanade des mosquées, est la cause des misères de la gare routière de Tivaouane.A toutes les heures, des ”War Gaïndé”, ces voitures de transport irrégulier, sillonnent la ville à la recherche de clients. Aux abords du fameux Carrefour, un coxeur ”war Gaïndé”, nous interpelle discrètement en ces termes ”Où vas-tu ? À Dakar ?”, une question que l’on entend souvent près de ces gares routières sauvages qui pullulent dans la cité religieuse.Les clients en arrivent même à perdre le réflexe de se rendre à la gare routière formelle. ”Je ne vais plus au garage chercher un véhicule quand je vais à Dakar. Un jour, je suis resté là-bas de 16h à 20h et le véhicule de transport en commun en partance pour Dakar n’était pas plein’’, témoigne ce client qui ne veut plus entendre parler de la gare routière de Tivaouane.‘’Quand j’ai découvert le site des “War Gaïndé”, je viens au Carrefour, chaque fois que je me rends à Dakar”, ajoute cet ancien habitué, aujourd’hui désabusé, de la gare routière de Tivaouane.Il est loin d’être le seul d’ailleurs à miser désormais sur les “War Gaïndé”. Fatoumata Zahra Fall, une entrepreneure accoutumée à la navette entre Tivaouane et Dakar, a pris la même résolution : ”Je ne vais plus à la gare routière, le matin si je rate les bus Dakar Dem Dikk, je viens ici me rattraper, car je préfère payer 3.500 ou 4.000 F, sans attendre de 15heures à minuit”, affirme-t-elle.Le constat est que ces gares routières illégales survivent, malgré les fréquentes actions musclées des forces de l’ordre, l’instinct de survie, semblant prendre le dessus sur la peur du policier.” C’est dans l’illégalité la plus totale que nous opérons dans les taxis War Gaïndé. Nous nous débrouillons ici pour gagner notre pain ”, reconnaît Amadou Seck, un coxeur officiant non loin du carrefour qui mène à Ngaye et Mboro.Serigne D. Fall, un agent de la voirie municipale déplore l’expansion de ces arrêts sauvages, qui sont à ses yeux, doublement désavantageux pour la commune. ”Les propriétaires des véhicules War Gaïndé, ne paient aucune taxe municipale mais participent grandement à écorner le visage de la cité au moment où l’actuel maire Demba Diop Sy se déploie avec ses équipes pour rendre plus attractive la ville de Tivaouane”, argue-t-il.Le fait que les ‘’War Gaïndé” sont en passe de supplanter les transports en commun des gares routières traditionnelles, est dû, en grande partie, à la gestion de la gare routière où les conditions de travail demeurent exécrables. Sur place, les toilettes sont presque inexistantes, tout comme les bancs où les passagers peuvent attendre tranquillement un véhicule.En attendant la matérialisation du projet de gare routière municipale moderne, qui augure de meilleures conditions d’attente pour les voyageurs, les ”War Gaïndé” gardent la vedette qu’ils ont volée à la gare traditionnelle, même si les bus Dakar Dem Dikk, constituent une troisième voie, pour voyager de Tivaouane à Dakar.MKB/ADI/ADC/ASB
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