SENEGAL-SANTE
Ziguinchor, 7 mai (APS) – L’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD) a organisé, mardi, à Ziguinchor (sud), un forum communautaire sur les pratiques génitales néfastes à la Santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (SRAJ), axé sur la thématique ‘’Gestion des suites de couches”, a constaté l’APS.
“Nous sommes à Ziguinchor pour parler des effets néfastes à la santé des adolescents et des jeunes. Ce forum axé sur la thématique +gestion des suites de couches+ a pour objectif de sensibiliser les communautés locales sur la santé et promouvoir, dans la région de Ziguinchor, une meilleure gestion” de la période post-accouchement”, a expliqué la secrétaire générale de l’AJSPD, Viviane Diatta.
La rencontre a été présidée par le représentant du gouverneur de Ziguinchor, Raphaël Bakhoum, en présence de religieux, de chefs coutumiers, et membres d’associations de jeunes et de femmes.
Selon Viviane Diatta, “la gestion des suites de couches est une pratique qui fatigue certaines femmes au Sénégal”.
“Après les suites de couches, les femmes sont confrontées à plusieurs problèmes. Donc, nous avons jugé nécessaire de venir à Ziguinchor pour sensibiliser les leaders communautaires, les femmes et les guides religieux pour, à leur tour, qu’ils puissent sensibiliser la communauté”, a-t-elle indiqué.
“Nous voulons une meilleure compréhension des impacts des pratiques génitales et un engagement accru des communautés sur la lutte contre les pratiques génitales néfastes à la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes”, a dit la journaliste.
La secrétaire générale de l’AJSPD, s’est réjouie de constater que la mortalité maternelle a baissé dans la région, déplorant toutefois le manque d’ambulance et problèmes d’achat de médicaments dans beaucoup de postes de santé de Ziguinchor.
Mariama Diatta, sage-femme à Enda Santé, a expliqué, lors de son intervention, que les suites de couches, autrement appelées post-partum, correspondent aux six semaines qui suivent l’accouchement.
“C’est une période où l’on constate beaucoup de complications. Cela nécessite un apprentissage de toute la communauté sur ses conséquences et sur les bonnes pratiques pour éviter toute complication (infectieuse, hémorragique, thrombo-embolique, mammaire, entre autres)”, a recommandé la sage-femme.
Selon elle, “la suite de couches, si elle n’est pas bien prise en charge, peut causer un décès maternel”.
“C’est une période à risques qu’il faut surveiller”, a insisté Mariama Diatta, appelant les femmes à respecter les visites prénatales pour “éviter d’éventuelles complications durant la grossesse et après l’accouchement”.
Elle a rappelé que la prévention des suites de couches pathologiques passe par la prise correcte de médicaments prescrits d’antibiotiques, fer et antiseptique, la prise de soins et la position d’allaitement correctes, une bonne hygiène intime et le respect des rendez-vous et conseils.
La région de Ziguinchor a enregistré, en 2023, une mortalité infantile de l’ordre de 17 décès pour 1000 naissances vivantes, contre 31 décès pour 1000 naissances vivantes au niveau national, avait récemment dit, le docteur Youssouf Tine, Directeur régional de la santé (DRS) de Ziguinchor, lors d’une séance de travail avec des membres de l’Association des journalistes en santé, population et développement en caravane de presse à Ziguinchor.
Le médecin avait reconnu à cette occasion qu’il y a eu de ”véritablement des efforts” dans ce domaine.
Il avait indiqué que les indicateurs de santé de la région concernant la mortalité néonatale en 2023, sont à 9 décès pour 1 000 naissances vivantes. ”Un chiffre en dessous de la moyenne nationale qui est actuellement de 23 décès pour 1 000 naissances vivantes’’, a-t-il ajouté.
Youssouf Tine a soutenu également que le rapport de mortalité maternelle est passé de 621 décès pour 100.000 naissances vivantes à 309 décès pour 100.000 naissances vivantes pour la région, admettant ”l’effort considérable de réduction’’.
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