Par Cheikh Gawane DiopSaint-Louis, 28 déc (APS) – “Bino” de son nom d’artiste, le peintre et dessinateur, Jean-Pierre Monteiro, réalise des “merveilles” inspirées par sa passion de l’art, traduite dans des tableaux qui contribuent à embellir davantage la ville de Saint-Louis où il exerce et vit de son métier depuis une décennie maintenant.Le natif de Dakar-Plateau, issu d’une famille modeste, est un féru de dessin qu’il pratique depuis des années.“J’ai commencé depuis le bas-âge, à l’école primaire. J’allais à la gare routière Lat Dior de Dakar pour dessiner les cars rapides et du coup, c’est là que le virus m’a piqué. C’était entre 2005 et 2007 et jusqu’à présent, c’est mon métier”, confie l’artiste, dreadlocks bien en exergue.“Bino” a dû très tôt faire le choix d’abandonner l’école en sixième, au collège, pour se consacrer entièrement à sa passion.“Je me suis plus intéressé à l’art qu’à l’école. Je trouvais qu’à l’école, ils ne m’apprenaient pas l’essentiel, c’est-à-dire comment gagner de l’argent”, dit “Bino”, 32 ans révolus.Jean-Pierre Monteiro a appris son métier sur le tas, mais n’en est que plus à l’aise avec sa plume à dessin. Les merveilleux tableaux qu’il réussit témoigne de son don rare.“Je trouve ce métier très bien pour moi parce que c’est une passion. C’est un métier rentable qui ne nécessite pas un lourd investissement au plan financier”, relève-t-il, ajoutant n’avoir pas à se plaindre avec ses tableaux qui lui permettent de gagner parfois beaucoup d’argent.“C’est un métier qui nourrit son homme, et depuis longtemps je réussis à m’en sortir. Grâce à mon art, j’ai construit une maison et je m’investis dans la vente des motos”, fait savoir “Bino”, avant de toucher du bois : ”Vraiment, je m’en sors très bien”.”On n’est pas payé le mois, mais notre art nous paie parfois plus qu’un employé d’une entreprise. Dès fois, tu peux arriver à vendre en une seule journée 300 à 400 mille francs, comme tu peux rester aussi une semaine sans rien vendre”, explique-il, laissant entendre que comme tout travailleur, il peut être amené à faire face à des problèmes conjoncturels.De l’encre de Chine aux peintures acryliques, en passant par les morceaux de verre, “Bino” est parfaitement à l’aise avec divers types de matériau et semble au sommet de son art, même s’il ne dévoile jamais ses outils de travail.“J’ai besoin de l’encre de Chine et d’une plume, et aussi de morceaux de verre, de tissus, de colorants, de peintures acryliques, tout cela parce que je fais des tableaux en verre et des tableaux sur toile. Les tableaux en verre sont moins résistants qu’un tableau sur toile qui peut durer longtemps”, révèle l’artiste, qui considère son inspiration comme naturelle.“Bino” qui réside à Saint-Louis depuis 2010, expose ses produits sur une ruelle située sur l’île classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.“Tout ce qui est de l’art m’intéresse, parce que je fais de la musique aussi. J’ai fait le reggae, le hip-hop et je connais pas mal d’artistes sénégalais”, conclut-il.CGD/AMD/FKS/BK/ASG
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