Dakar, 27 juin (APS) – Vingt-neuf villes et localités du Sénégal ont été identifiées à travers une étude basée sur le Modèle numérique de terrain (MNT) comme étant les plus vulnérables aux inondations, des phénomènes naturels devenus récurrents du fait du changement climatique, a indiqué lundi le directeur de la Prévention et de gestion des inondations (DPGI), Madické Cissé.

Au Sud-Est du pays,  il y a ‘’les villes et localités de Ziguinchor, Kolda, Kédougou, et Tambacounda contre celles de Koungheul, Kaffrine, Kaolack, Birkelane, Sadio, Diourbel, Fatick, Bambey, Touba ou encore Linguère pour la zone Centre’’, a dit M. Cissé.

Sur la partie Ouest-Nord du pays, les villes les plus exposées aux inondations sont, ‘’Joal-Fadiouth, Mbour, Thiès, Dakar, Louga, Saint-Louis’’ tandis qu’on a ‘’Richard-Toll, Rosso, Rosso-Bethio, Podor dans la partie Nord et  Matam, Waoundé, Kanel, Bakel, Moudéry’’,  à l’Est du pays, a-t-il ajouté dans un entretien accordé à l’APS.

Grace à l’utilisation du Modèle numérique de terrain sur l’ensemble du territoire national, nous  avons pu constater que ‘’toutes ces villes, sont construites sur des zones basses, des voies d’eau, des cuvettes ou encore sur des lits de cours d’eau’, a-t-il indiqué.

Il a expliqué que l’étude du MNT repose sur une modélisation numérique qui consiste à enlever les bâtiments et les arbres, à la surface plane de la terre, pour identifier uniquement les cours d’eau de l’ensemble du territoire national.

Ces 29 villes vulnérables, a-t-il ajouté, regroupent actuellement environ 2 millions d’habitants exposés aussi à des phénomènes d’inondations de pluies extrêmes.

Au-delà de cette étude d’amélioration de la connaissance du risque d’inondation, la DPGI a fait recours à un autre procédé d’étude scientifique, appelé ‘’Système d’information géographique (SIG) appliqué à la cartographie des surfaces inondables des 29 villes vulnérables’’.

Le SIG, a-t-il expliqué, ‘’c’est un outil d’étude des données topographiques, pluviométriques, d’altimétrie d’une zone ou ville donnée du Sénégal’’.

‘’Avec ce système informatique, nous avons la possibilité de faire une simulation d’importantes pluies dans une ville donnée, dans le but d’avoir une idée exacte des dégâts matériels et des quartiers inondables’’, a-t-il encore expliqué.

Ce système, a-t-il encore soutenu, a permis à la DGPI, une structure de l’Etat en charge de l’élaboration des politiques de prévention et de gestion des inondations, de dégager ‘’sept zones pilotes extrêmement vulnérables’’, des 29 villes du Sénégal les plus exposées aux inondations.

Ces sept-zones pilotes identifiées à l’étendue du territoire national sont : Dakar-Tivaouane-Joal ; Touba-Diourbel ; Matam ; Kaolack-Kaffrine ; Tambacounda ; Kolda et Kédougou, a-t-il énuméré.

L’extrême vulnérabilité de ces zones pilotes, selon M. Cissé, découle du fait qu’elles  peuvent faire face à des ‘’phénomènes naturels comme les débordements de cours d’eau, ruissellements des eaux pluviales, stagnations d’eau ou encore des remontées d’eau de nappes phréatiques’’.

A cet effet, il a cité en exemple, la zone pilote Diourbel-Touba où dit-il, des milliers de maisons sont fortement menacées en cas de ‘’pluies exceptionnelles’’ favorisées par le changement climatique.

‘’Le SIG, nous a permis d’identifier 20.000 maisons fortement menacées par les inondations dans la commune de Diourbel et des milliers à celle de Touba’’,  a-t-il indiqué, précisant, que c’est l’unique étude des sept zones pilotes,  entièrement terminée, à ce jour.

Dans le but de réduire la vulnérabilité des territoires aux inondations, une des composantes du Projet de gestion intégrée des inondations au Sénégal (PGIIS), la DPGI a lancé un appel d’offre international à des cabinets spécialisés pour qu’ils proposent des solutions à la cartographie des surfaces inondables de ces villes, a signalé son directeur, urbaniste et géographe de formation.

‘’Nous avons demandé à ces cabinets, de privilégier des solutions fondées, sur la nature, sur le réseau existant des cours d’eau de ces villes vulnérables’’, a précisé M. Cissé, par ailleurs coordonnateur du PGIIS.

Ces études sont réalisées dans le cadre du Projet de gestion intégrée des inondations au Sénégal (PGIIS) logé à la Direction de prévention et de gestion des inondations (DPGI), un service rattaché au ministère de l’Eau et de l’Assainissement.

AB/ADC

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