Tivaouane, 25 juin (APS) – Dans le vaste marché des moutons de Tabaski, une catégorie de jeunes opérant seuls ou en groupes, pour tirer leur épingle du jeu, en dehors du circuit traditionnel des marchés à bétail et autres foirails.Derrière la gare routière sise au quartier Pam, le Regroupement des éleveurs de Tivaouane pour la promotion de l’élevage de ladoum (RETPEL) a installé ses stands pour permettre à ses quelque 300 membres, pour la plupart des jeunes issus de tout le département, de vendre leurs bêtes à quelques jours de l’Aïd-el-Adha, la grande fête musulmane commémorant le sacrifice d’Abraham.Ils se frottent déjà les mains, car les moutons se vendent comme de petits pains, en dépit de leur cherté.”Pour l’instant, tout se passe bien”, se réjouit Khadim Fall, président du RETPEL.“Nous prenons en charge notre propre sécurité et celle des animaux, vous voyez les chiens, ils sont là pour ça. En plus, nous gérons notre propre logistique avec les tentes, les barrières. Nous n’avons reçu aucune aide de qui que ce soit”, relève-t-il.Ici, à l’opposé d’autres points de vente de moutons classiques, qui sont appuyés pour disposer d’électricité, d’eau et qui bénéficient même d’aliments de bétail subventionnés, ces jeunes fonctionnent à leurs propres frais.Ils s’organisent pour assurer la vitalité économique de leur association. Pour pouvoir exposer leurs moutons sur ce site bien gardé de Tivaouane, chaque membre débourse 10.000 francs CFA. Une somme servant à l’entretien des lieux, mais aussi à nourrir et abreuver les béliers.Depuis qu’ils y ont campé il y a quelques jours, l’endroit ne désemplit pas. Le mouton le plus cher à ce jour a été vendu à 1.250.000 francs CFA, et le moins cher, à 115.000 CFA.Khadim Fall considère que cette première édition est déjà un succès, grâce à la mobilisation des membres venus de Mboro, Pire, Ngaye Mékhé, entre autres localités. D’ailleurs, ils attendent des moutons déjà commandés pour les petites bourses.Même si son site ne draine pas la même affluence que dans les foirails, le regroupement des éleveurs de Tivaouane pour la promotion de l’élevage a pu se construire une excellente réputation de structure bien organisée.Alioune Sow, la trentaine, doctorant en mathématiques et enseignant dans des établissements de la capitale, vend ses moutons à domicile, dans une grande concession au quartier Goumoune 2 de la commune de Tivaouane. Il a attrapé le virus, tout petit, quand il accompagnait son père dans beaucoup de points de vente de moutons au Sénégal.Depuis 2012, il organise chaque année son “opération Tabaski”, avec le coup de main de fidèles clients devenus des amis. “Je suis très touché par l’attitude des professeurs comme Hamad Faye. Chaque année, il m’amène toujours de nouveaux clients”, se réjouit-il, avec reconnaissance.Son collègue M. Diouf, professeur d’espagnol, vient de lui acheter un mouton à près de 200.000 francs CFA, raconte Alioune Sow, par moment dépassé par les coups de fils venant de ses clients. “Mes commandes viennent de partout”, dit-il, après avoir raccroché avec un de ses professeurs à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).“C’est devenu une chaîne de solidarité entretenue par des clients satisfaits depuis plusieurs années”, fait valoir le mathématicien, qui en est cette année à 11 ans de vente de mouton. Certains lui proposent volontiers leur appui pour une réussite de l’opération, y compris par des dons de médicaments vétérinaires, dit le trentenaire très ambitieux.“Il m’arrive parfois de recevoir des commandes en plein cours de mathématiques. J’en ris seul au fond de la classe. Dieu merci, je gagne bien à chaque occasion”, dit-il.MKB/ADI/BK
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