De l’envoyé spécial : Amadou Sarra Ba

Dakhla, 24 nov (APS) – L’ancien ministre sénégalais de la Santé, Abdou Fall a évoqué samedi à Dakhla (Maroc), les enjeux du numérique dans les politiques publiques de développement de la santé en Afrique.

“Aujourd’hui, on en est au stade où la santé digitale, l’intelligence artificielle occupent une position de centralité dans les politiques publiques de santé. Ce sujet va naturellement constituer un champ majeur de recherche, d’innovation et de vulgarisation des technologies (…)”, a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS.

Abdou Fall faisait partie des panélistes sur le thème ”Coopération Sud-Sud pour la souveraineté sanitaire”, à l’occasion du lancement de l’Académie africaine des sciences de la santé à Dakhla, dans le sud du Maroc

”L’OMS indique de façon très claire  que les politiques de santé de demain vont être structurées autour du numérique”, a rappelé l’ancien ministre de la Santé. C’est ce qui démontre, a-t-il poursuivi, “la place centrale que la santé digitale va occuper dans les problématiques de recherche, d’innovation et d’accompagnement des politiques publiques de santé va être essentielle.’’

Evoquant la dernière pandémie de Covid-19, l’ancien ministre de la Santé estime que ”comme on vit dans un monde dominé par la science et la technique, l’Afrique n’a aucune chance de s’en sortir si elle ne marchait pas dans le temps historique des autres”.

”Or marcher dans le temps des autres, c’est marcher dans le temps de la science et de la technique. Et de ce point de vue, et tout le monde sait la place que le numérique va occuper de plus en plus dans les politiques publiques de santé”, a-t-il expliqué.

Et de ce point de vue, il a souligné que le  lancement de l’Académie africaine des sciences de la santé à Dakhla avec ”une vocation africaine”, à travers ”toutes les possibilités de mobilisation de la communauté scientifique dans les différentes filières” qu’elle offre, constitue ”une initiative de portée extrêmement importante pour le devenir de nos nations et du continent africain en général”.

L ‘Académie Africaine des sciences et de la santé de Dakhla va être un puissant levier de développement des sciences de la santé,  de la recherche et de  l’innovation au service de la souveraineté sanitaire du continent, a-t-il salué.

Abdou Fall estime que le choix d’installer cette Académie à Dakhla ”conforte l’option résolument panafricaniste de sa Majesté Mohammed VI, qui à partir de ce territoire symbolique, consolide les bases d’une coopération interafricaine ambitieuse et résolument tournée vers la prise en charge des problèmes de développement du continent dans son ensemble”.

L’Afrique industrialisée devra s’associer avec l’Afrique moins industrialisée pour réaliser ensemble des investissements intra-africains pour le développement de  l’industrie pharmaceutique dans une perspective de souveraineté  en médicaments du continent, a plaidé l’ancien ministre sénégalais de la Santé.

Face à l’avenir d’une santé mondiale structurée autour du numérique,  Abdou Fall a profité de la tribune de la rencontre de Dakhla pour appeler le Souverain chérifien à remette à l’ordre du jour, l’agenda Africain  de la relance du fonds pour la solidarité numérique afin que soient vaincues les fractures numériques entre les nations et à l’intérieur des nations.

Ce fonds pour la solidarité numérique et l’agence qui lui était dédiée avaient été le résultat d’un plaidoyer lancé par le Président Abdoulaye Wade à son arrivée au pouvoir en 2000, a-t-il rappelé.

M. Fall a enfin fortement plaidé pour que ce chantier de l’économie numérique soit parmi les priorités des investissements à réaliser le moment venu dans le cadre de l’initiative Atlantique du Roi Mohammed VI.

ASB/MK/SMD

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