Dakar, 30 juil (APS) – Le secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP), Mody Ndiaye, a appelé mardi à mener une guerre ”sans état d’âme” contre la traite des enfants au Sénégal.

“Plusieurs facteurs essentiels caractérisent et amplifient le phénomène de la traite des enfants au Sénégal. C’est pourquoi, il est urgent de mener une guerre sans état d’âme contre ces pratiques”, a-t-il dit à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains.

Cette manifestation a été célébrée sur le thème “Ne laissons aucun enfant de côté dans la lutte contre la traite des personnes”, en présence du représentant du garde des Sceaux, ministre de la Justice, des ambassadeurs du Nigéria et de la Suisse au Sénégal.

Parmi ces facteurs, il a notamment cité la persistance de certaines coutumes traditionnelles, la tradition migratoire des populations à la recherche de travail, des zones rurales vers les zones urbaines, entre autres.

La lutte contre la traite des enfants, phénomène qu’il qualifie de “désastre”, justifie, selon lui, une mobilisation générale et coordonnée des services publics et nationaux comme la police, la justice et les forces vives de la nation en général.

Selon son secrétaire permanent, la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes a mis en place plusieurs plans d’action s’articulant autour de quatre priorités, dont la prévention de l’information, la sensibilisation des utilisateurs, la protection des victimes et la poursuite avec le renforcement des capacités.

“L’efficacité de la lutte contre la traite nécessite, au regard de sa compétitivité, la maîtrise de ses différentes dimensions juridiques, judiciaires, économiques et psychosociales”, a précisé Mody Ndiaye.

Il a rappelé que la traite des personnes est considérée comme la troisième activité illégale dans plusieurs pays en termes de profits.

“On a vu dans les 18 derniers mois au niveau du Sénégal surtout, 15 condamnations des personnes soupçonnées de traite”, a pour sa part révélé le représentant régional de l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDUC), Amado De Andrés, selon qui plus de 474 acteurs de la justice pénale ont été formés dans ce cadre.

Il a ajouté qu’au cours de cette même période, plus de 217 victimes, dont 27 mineures, ont été retirées d’une situation de la traite.

De même, ”19 comités de vigilance communautaires ont été formés pour identifier et orienter les victimes de la traite des personnes”, a-t-il indiqué, en signalant qu’une mission est en cours visant à évaluer les liens et l’impact du travail de l’ONUDUC sur les pays de la région en ce qui concerne la lutte contre la traite.

AMN/SBS/OID/BK

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