Dakar, 2 juin (APS) – Amnesty International déclare dans un communiqué condamner ‘’les restrictions d’accès aux réseaux sociaux et la coupure du signal de la chaîne de télévision privée Walf TV par les autorités sénégalaises’’.

‘’Nous condamnons les restrictions d’accès aux réseaux sociaux et la coupure du signal de la chaîne de télévision privée Walf TV par les autorités sénégalaises, dans le contexte des manifestations violentes qui ont eu lieu à Dakar, Ziguinchor et Kaolack, entre autres villes’’, déclare Samira Daoud, la directrice régionale du bureau Afrique de l’Ouest et du Centre de ladite organisation de défense des droits de l’homme.

‘’Ces restrictions au droit à la liberté d’expression et à l’information constituent des mesures arbitraires contraires au droit international et ne sauraient être justifiées par des impératifs de sécurité’’, argue Mme Daoud.

Le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, déclare que ‘’l’Etat du Sénégal, en toute souveraineté, a décidé de suspendre temporairement l’usage de certaines applications digitales par lesquelles se font les appels à la violence et à la haine’’.

Amnesty International appelle par ailleurs les autorités sénégalaises à ‘’libérer sans conditions Aliou Sané, le coordonnateur de ‘Y en a marre’ détenu depuis le 30 mai, ainsi que deux membres de FRAPP, Bentalebe Sow, détenu depuis le 31 mai, et Tapha Diop, arrêté alors qu’il allait s’enquérir des nouvelles de personnes placées en détention’’.

‘’Y en a marre’’ est un mouvement d’activistes sénégalais. FRAPP, que dirige le député Guy Marius Sagna, a fait de la défense de la souveraineté économique du Sénégal sa vocation.

La section sénégalaise d’Amnesty International appelle aussi les pouvoirs publics du Sénégal à mener des enquêtes sur la mort de plusieurs personnes au cours des violentes manifestations survenues jeudi à Dakar et dans d’autres villes du pays.

‘’Nous appelons également les autorités sénégalaises à diligenter des enquêtes crédibles et indépendantes sur les morts enregistrées dans le contexte des manifestations, à Dakar et à Ziguinchor’’, déclare Seydi Gassama, le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal.

‘’Nous rappelons aux autorités sénégalaises que la force ne doit être utilisée que lorsqu’elle est nécessaire et de manière proportionnée. La vie et l’intégrité physique de toutes et tous doit être respectée et protégée par les forces de l’ordre’’, lit-on dans le communiqué.

De violentes manifestations ont éclaté au Sénégal après que l’opposant politique Ousmane Sonko a été condamné à une peine de deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.

Neuf personnes ont trouvé la mort dans ces manifestations, selon le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome.

Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, était jugé pour viol et menaces de mort sur la personne d’Adji Sarr, une ex-masseuse, employée d’un salon de beauté à Dakar.

Il ne s’est pas présenté devant la chambre criminelle du tribunal de Dakar, qui jugeait cette affaire tenant en haleine le Sénégal depuis février 2021.

Ses avocats, se basant sur le Code électoral du Sénégal, estiment que la décision judiciaire est susceptible de l’empêcher d’entrer en lice à l’élection présidentielle du 25 février 2024, pour laquelle il s’est déclaré candidat.

ESF/OID

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