Tivaouane, 1er mai (APS)- La journée internationale de la célébration de la fête du Travail devrait offrir l’occasion de réfléchir sur les mécanismes devant aider à rendre l’agriculture plus attractive aux yeux des jeunes, a relevé, mercredi, l’animatrice foncière Maguette Ndiaye notant que “tout est question de méthode et d’organisation”.

Membre de plusieurs organisations paysannes du Sénégal, Maguette Ndiaye déplore le fait que “les jeunes s’éloignent de l’agriculture, en ce sens qu’ils n’y voient aucune certitude”.

Alors que, de son point de vue, “l’agriculture demeure le seul secteur qui peut amorcer le décollage économique du Sénégal”.

“Tous les fonctionnaires ou travailleurs des secteurs publics et parapublics ont leurs bulletins de salaire à la fin du mois et se soignent quand ils sont malades. La même chose est possible pour ceux qui se battent nuit et jour dans les champs”, a relevé Mme Ndiaye par ailleurs membre du Conseil d’administration du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR).

Elle estime que pour attirer les jeunes dans l’agriculture, “il faut leur démontrer qu’avec ce métier, il est possible de préparer sa retraite et de se soigner quand on est malade”.

Le 1er mai, une fête du salarié

“Dans le milieu, je vois des femmes en état de grossesse qui travaillent presque jusqu’à leur arrivée à terme. Si elles avaient la possibilité de bénéficier d’un congé de maternité, elles ne prendraient jamais ce risque”, se désole-t-elle.

Elle a invité les nouvelles autorités en charge de l’agriculture à penser à inverser ce paradigme en rendant le secteur plus attractif pour la jeunesse.

Dans cette perspective, le président de l’Union des producteurs maraîchers de Darou Khoudoss Modou Sarr a fait savoir que les acteurs de l’agriculture et du maraîchage ont un “préjugé favorable” sur leur nouveau ministre de tutelle.

“Il (Mabouba Diagne) sait ce qui nous manque et nous comptons beaucoup sur lui pour que les jeunes adhérents à ce secteur”, a-t-il martelé.

Modou Sarr qui dit considérer la fête du 1er mai comme “une fête pour les salariés”, pense toutefois qu’’’aucun travailleur n’est plus méritant’’ que lui.

Le président de l’Union des producteurs maraîchers de Darou Khoudoss  garde toujours l’espoir de voir un jour les agriculteurs sénégalais atteindre le même niveau de traitement que leurs collègues dans les  pays européens, “qui sont payés, une fois à la retraite et soignés comme il se doit”.

Pour y arriver, il pense avant tout qu’il faudra une  “nouvelle dynamique“ qui sépare nettement l’activité des producteurs de celle des coopératives.

“Le jour où les producteurs maraîchers ne feront que produire et les coopératives vendre, il ne restera pas grand-chose pour s’approcher des normes modernes du travail bien rémunéré“, argue-t-il.

MKB/ADI/SMD

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