Thiès, 26 avr (APS) – L’Inspecteur d’académie de Thiès,  El Hadji Mamadou Diouf a exprimé, jeudi, ses inquiétudes concernant la baisse des indicateurs liés au taux d’abandon scolaire chez les garçons, au niveau du moyen secondaire, à côté des bonnes performances enregistrées par ailleurs par la circonscription académique en 2023.

Lors de la revue annuelle conjointe (RAC), l’IA a revisité les bons points, les faiblesses et défis du système éducatif régional, en présence des acteurs de l’éducation, des services techniques, sous la conduite de l’adjointe au gouverneur, Téning Faye Ba.

 »Les garçons régressent dangereusement et les filles progressent. C’est une question qu’il faut adresser », a notamment dit l’inspecteur d’académie, qui présentait le rapport d’écrivant la situation de sa circonscription académique en 2023.

Il noté comme  »point d’attention » des  »taux de flux relatifs aux garçons en régression, avec une promotion qui chute de -4,8 et un redoublement qui progresse de 6,1 point en un an ». Une question qui  »mérite d’être adressée », a-t-il relevé.

Il note une  »persistance du phénomène du redoublement et de l’abandon, qui sont plus accrus chez les filles que chez les garçons au secondaire ».

Le rapport relève une  »exception depuis 2020 », liée au fait que  »les garçons sont ceux qui ont le plus abandonné, avec 3,7 points de plus que l’année passée, dépassant les filles et la valeur nationale ».

Le taux d’abandon chez les garçons est passé de 9,1% en 2022 à 12,8% en 2023. Soit au-dessus de la valeur nationale qui est de 11,9%.  D’où l’écart de 3,7 points.

Le taux d’abandon des filles est passé sur la même période, de 9,7% à 10,4%.

El Hadji Mamadou Diouf a cité parmi  »facteurs probables » de ces abandons, la migration irrégulière, les opportunités précoces de travail que la région peut offrir dans le tourisme, la pêche, les mines, l’agriculture, les transports, les services.

Téning Faye Ba, adjointe du gouverneur en charge des questions administratives a souligné la nécessité de mener une réflexion sur le sujet. Elle a aussi évoqué la piste du transport des mototaxis Jakarta, qui absorberait certains élèves, soumis à la même  »pression sociale » exercée sur les candidats à la migration irrégulière.

D’autres intervenants ont pointé du doigt les jeux de hasard en ligne, le changement de références, avec l’apparition de grands noms qui n’ont pas fait de grandes études, entre autres origines possibles de ce fait société, qui devra être étudié par des experts, dont des sociologues.

Pour l’IA, il y en a aussi qui vont dans l’armée et qui reviennent passer l’examen comme candidat libres.

Un taux brut global de scolarisation au-dessus de la valeur nationale

L’accroissement du taux d’abandon et la transition élémentaire-moyen qui a fléchi, ont eu pour conséquence un taux brut de scolarisation (TBS) du moyen qui a régressé entre 2022 et 2023, passant de 68,2% à 65,5%, selon le document.

 »Toujours est-il que, selon l’inspecteur Diouf, le taux brut global de scolarisation de l’académie reste au-dessus de la valeur nationale avec 14 ,3 points de pourcentage ».

Au baccalauréat, l’Académie a enregistré une baisse de 0,29 point par rapport à 2022. De 2018 à 2022, Thiès passe de 37,18 à 52,11%, dépassant pour la première fois en 2022, la barre des 50%.  »Un acquis à préserver voire à améliorer », selon lui.

Ce taux d’achèvement en  »relative régression, l’Académie reste toujours au-dessus de la valeur nationale », note le technicien, pour qui, cette régression est  »à relativiser car entre 2022 et 2023, le taux de filles qui achèvent est passé de 61,5 à 65% ».

Le rapport présenté par l’inspecteur d’académie, montre un environnement préscolaire  qui s’est  »beaucoup amélioré », avec une  »forte densité du réseau », un taux brut de scolarisation (TBS) de 19,9%, soit au-dessus de la moyenne nationale de 18,1%.

Au BFEM, un bond de 12,02 points a  été observé, avec 71,13%. Une situation marquée par un taux au BFEM supérieur à l’achèvement, et différente de la configuration habituelle, relève l’IA.

Concernant l’enseignement technique, des progrès ont été notés aux différents examens, sauf au bac technique.

Même si les scores des établissements publics ont dépassé la moyenne nationale, variant entre 77%  et 85,35%, les contre-performances des établissements privés ont le plus souvent tiré le classement de l’Académie vers le bas, a fait valoir M. Diouf. Il a souligné le  »projet de l’Académie de reconquérir (sa) place de leader au Bac technique ».

Pour une plus grande contribution du privé au financement de l’éducation

Cette rencontre a été une occasion de revisiter le financement de l’éducation régionale, dont l’Etat reste  »le premier bailleur », suivi des ménages.  Même si la part de ces derniers a  »fortement baissé“, du fait de l’application des mesures sur la participation des communautés aux dépenses d’éducation, notamment la baisse sur les frais d’inscription.

L’IA préconise un plaidoyer pour une plus grande participation du secteur privé très présent dans la région, au financement de l’éducation, à travers la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE).

Pour ce qui est de la contribution des collectivités territoriales, elle devra épouser les contours de la planification des autorités académiques, afin d’avoir l’impact escompté, et de pouvoir être documentée, estime-t-il.

 »Globalement, le budget de l’éducation a baissé de 7,87% en 2023, par rapport à l’année précédente, même si les efforts de l’Etat restent maintenus avec une augmentation de 818 828 648 FCFA en 2023 sans atteindre la cible fixée », note le rapport.

Le financement de l’éducation dans la région de Thiès est passé de 3,903 milliards en 2022 à 4,722 milliards en 2023 pour un objectif qui est attendu de 5 milliards de FCFA.

De 2019 à 2023, le pourcentage d’élèves du secondaire général inscrits dans les séries scientifiques est passé de 20% à 20,5%, soit un gain de 0,5 point de pourcentage.

Sur toute la période, le pourcentage d’élèves inscrits en seconde générale scientifique est passé de 14,2% à 15%, soit un gain de 0,8 point de pourcentage.

L’état civil, un  »défi persistant »

 Sur toute la période, le pourcentage des garçons est toujours supérieur à celui des filles. Des chiffres qui sont encore loin des 40% de scientifiques visés à l’horizon 2O30.

La question de l’état civil est restée un  »défi persistant » en 2023, avec au total 42.085 élèves, soit 11,3%  qui n’ont pas d’acte de naissance, a dit l’IA.

Le souci d’une éducation inclusive reste présent dans l’Académie de Thiès, qui compte 892 élèves à besoins spéciaux, dont 641 dans le public et 251 dans le privé. Soit 0,2% des effectifs.

Le ratio personnel d’encadrement/ enseignant reste faible dans l’élémentaire, avec un  »inspecteur de l’éducation et de la formation(IEF) pour 312 enseignants ».

D’autres problématiques abordées lors de cette rencontre avaient trait à la cartographie des  »daaras » (écoles coraniques), à la résorption des abris provisoires, à la participation des communautés à la marche des écoles, à travers un dynamisme des comités de gestion d’école (CGE),  au quantum horaire, ou encore aux structures scolaires qui menacent ruine.

La secrétaire générale de l’IA, Khady Sow Diop, a abordé l’état de la préparation des examens scolaires, dont les dates sont connues, pour l’essentiel.

Le CFEE et l’Entrée en 6-ème sont prévus les 20 et 21 juin, le baccalauréat de l’enseignement secondaire général à partir du 2 juillet.

ADI/ASB

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