Thiès, 14 fév (APS) – La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’apprête à augmenter son tarif extérieur commun (TEC), dans le but de rendre plus compétitifs les produits fabriqués dans ses pays membres, dont le lait, a-t-on appris, mercredi, à Thiès (ouest), de sa direction chargée de l’agriculture et du développement rural.

Le TEC désigne un droit de douane fixé par un groupe de pays liés par un accord de libre-échange.

En vertu du tarif extérieur commun, un produit en provenance d’un pays extérieur au groupe est taxé au même taux, quelle que soit la porte d’entrée de la zone de libre-échange.

Le TEC de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest est entré en vigueur le 1er janvier 2015.

“La CEDEAO [veut] revoir son tarif extérieur commun, l’harmoniser et, au besoin, le rehausser à travers un réarmement douanier, pour permettre une meilleure compétitivité du lait produit” dans ses États membres, a dit Bio Goura Soulé, assistant technique de cette direction de l’organisation régionale.

La CEDEAO a fait des efforts en matière de collecte, de transformation et de traçabilité du lait produit dans ses pays membres, dans le but d’en “garantir la sécurité”, a assuré l’expert.

Il s’exprimait en marge de la première conférence annuelle de la Plateforme d’appui à la promotion du lait en Afrique de l’Ouest et au Sahel, une rencontre de trois jours, qui se tient depuis mardi à Thiès.

“On n’a pas pu définir la qualité du lait dont nous avons besoin”

Le marché ouest-africain, qui est “extrêmement ouvert”, connaît aussi de faibles tarifs douaniers et une absence de mesures de protection commerciale, a noté Bio Goura Soulé.

Cette situation est un obstacle à la compétitivité du lait produit dans les pays membres de l’organisation régionale, selon M. Soulé.

La conférence de la Plateforme d’appui à la promotion du lait en Afrique de l’Ouest et au Sahel est l’occasion d’évaluer la première année de la mise en œuvre de son plan d’action triennal (2023-2025).

Le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Sénégal sont représentés à cette rencontre.

“Jusqu’à présent, on n’a pas pu définir la qualité du lait dont nous avons besoin”, a signalé Bio Gouro Soulé en évoquant le cas du lait rengraissé, qui “n’est pas de bonne qualité”, même si “on n’a pas réussi à le prouver scientifiquement, pour le moment”.

“Nous y travaillons actuellement”, a assuré l’expert de la direction de l’agriculture et du développement rural de la CEDEAO.

Les pays membres de l’organisation espéraient “renflouer [leurs] caisses” avec les tarifs douaniers en vigueur, ce qui tarde à se concrétiser, selon M. Soulé.

Les tarifs douaniers “assez bas”, qui sont en vigueur dans les pays de la CEDEAO, pénalisent les éleveurs et les dissuadent d’investir dans la filière lait, a-t-il signalé.

“Personne ne veut investir dans un domaine où existe […] un produit de substitution”, a ajouté Bio Gouro Soulé.

ADI/ESF/BK

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