Dakar, 13 fév (APS) – Des organisations du secteur privé sénégalais préoccupées par les “tensions politiques” survenues dans le pays lancent un appel à la préservation de la paix et invitent les protagonistes de la crise à se parler et à privilégier l’intérêt général.

Les dirigeants des organisations concernées se sont réunis ce mercredi à Dakar pour plancher sur la situation politique du pays, selon un communiqué parvenu à l’APS.

Il s’agit, entre autres organisations, de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar, du Conseil national du patronat, du Mouvement des entreprises du Sénégal, de l’Unacois-Jappo, de l’Unacois-Yessal, de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal et du Club des investisseurs sénégalais.

Ces organisations “lancent un vibrant appel pour la réservation de la paix sociale” et “invitent les acteurs politiques à se parler et à privilégier l’intérêt général de notre pays”.

Elles disent “encourage[r] tous ceux qui s’investissent pour la préservation de la paix sociale, de l’union et de la solidarité des citoyens”.

“Nous ne voulons pas que notre pays, le Sénégal, entre dans une crise politique […] dont l’ampleur pourrait être sans précédent, avec des lendemains incertains”, avertissent le Conseil national du patronat, le Mouvement des entreprises du Sénégal et les autres organisations concernées.

Elles font part de leurs “vives inquiétudes” et “présentent leurs sincères condoléances à tous ceux qui ont perdu un parent, un ami ou un proche” au cours des heurts survenus après le report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février prochain.

L’Unacois-Jappo, l’Unacois-Yessal, la Confédération nationale des employeurs du Sénégal, le Club des investisseurs sénégalais et les autres organisations disent “insiste[r] sur la nécessité de préserver les investissements privés et l’activité économique”.

“Nous ne voulons pas de cette violence qui paralyse notre économie”

Ces organisations tiennent à rappeler que “les entreprises sont très fortement éprouvées par tout évènement tragique et violent issu des tensions politiques”.

“Nous ne voulons pas de cette violence qui paralyse notre économie par des actes de vandalisme, de destruction de biens privés et de coupure d’Internet. Nous avons déjà eu à alerter sur les conséquences désastreuses de tels actes”, ajoute le communiqué.

Le secteur privé dit en même temps “veiller à la bonne santé des entreprises par une administration publique de proximité” et “le paiement de la dette intérieure”.

Des heurts ont fait au moins trois morts au Sénégal, quelques jours après que Macky Sall a abrogé le décret avec lequel il avait convoqué les Sénégalais à élire un nouveau président de la République, le 25 février prochain.

M. Sall, en annonçant cette décision à la veille du démarrage de la campagne électorale, a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.

Deux jours plus tard, l’Assemblée nationale a voté une proposition faite par des députés en vue du report de l’élection présidentielle au 15 décembre prochain.

Des candidats au scrutin présidentiel et des députés ont saisi le Conseil constitutionnel en vue de l’annulation de la décision du président de la République. Ils tiennent aussi à ce que l’élection ait lieu à la date initialement prévue.

ESF/BK

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