Dakar, 8 mars (APS) – La sociologue Selly Ba appelle les femmes des médias à se battre pour transformer le tissu social existant qu’elle juge ”discriminatoire”.
”Nous avons eu beaucoup de lois au Sénégal mais les femmes n’arrivent pas à en jouir parce que le tissu social est discriminatoire, d’où l’impératif de le transformer”, a-t-elle soutenu.
Elle prenait part à un panel sur le thème ”Autonomisation et égalité des chances : les femmes des médias s’engagent”, organisée vendredi par les amicales des femmes des médias publics (Le Soleil, La RTS et l’Agence de presse sénégalaise), dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes.
“Les acquis sont fragiles parce qu’on peut les remettre en cause. C’est le cas de la loi sur l’excision que la Gambie a remis en cause récemment”, a signalé la sociologue.
Face à cette situation, elle recommande aux médias d’accompagner “les dynamiques en cours”, avec “la montée des courants conservateurs”.
“Le rôle des médias, c’est de tirer du bas vers le haut. Il faut que les femmes des médias se battent pour porter ces questions aux hommes”, a insisté la sociologue, plaidant pour que les femmes puissent accéder à plus de postes de responsabilités.
Selly Ba milite aussi pour l’intégration de la question de l’égalité de genre dans les curricula scolaires.
Selon la chargée des affaires de l’Union européenne au Sénégal, Armoni Cotsi, ”beaucoup d’acquis ont été obtenus [par les femmes] mais le combat est loin d’être terminé. Cependant, chaque pas que nous faisons nous permet d’avancer”.
”Les femmes sont vecteurs de développement et un levier fondamental, d’où l’intérêt de respecter leurs droits pour une société équitable”, a-t-elle indiqué.
Le directeur général du quotidien national Le Soleil, Lamine Niang, a invité à ”un changement d’attitude afin de lever toutes les barrières que rencontrent les femmes des médias et dans les autres domaines de développement”.
Les présidentes des amicales des médias publics ont appelé à ”l’action pour un respect des droits des femmes journalistes”.
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