AFRIQUE-RECHERCHE-ENJEUX
Dakar, 3 nov (APS) – La biologiste moléculaire Safiétou Coulibaly propose la création de pôles d’excellence régionaux en Afrique pour soutenir l’innovation et générer des solutions locales dans ce domaine à travers la mutualisation des connaissances, des compétences et des ressources disponibles sur le continent.
Les universités et instituts en Afrique regorgent de jeunes chercheurs et innovateurs expérimentés qui prennent part quotidiennement à la recherche de souveraineté sanitaire du continent, a-t-elle fait valoir dans un entretien avec l’APS.
“Il existe déjà différentes plateformes technologiques, et plutôt que de répliquer dix fois la même chose dans dix pays différents, ce qui ne serait absolument pas efficient, il faut créer des pôles d’excellence régionaux qui vont permettre non seulement de générer des produits de la recherche mais également de former des ressources humaines de qualité”, a proposé la biologiste moléculaire.
La recherche-développement, en tant que moteur de croissance, d’autonomie et d’équité, est la clé de la transformation des systèmes de santé sur le continent, en ce qu’elle ne se limite pas simplement à la production de connaissances, a indiqué Mme Coulibaly, coordinatrice du laboratoire génétique et cancer de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire.
“Nous disposons des talents, des infrastructures et d’une énergie collective sans précédent. Ce qu’il nous faut, c’est [de] mutualiser nos compétences, nos plateformes et nos ressources pour bâtir un écosystème de recherche et développement qui soutienne durablement l’innovation locale”, a-t-elle plaidé.
La recherche-développement “est un levier non seulement pour avoir des connaissances sur nos contextes locaux qui nous sont propres mais c’est aussi un levier pour l’économie et pour l’autonomisation de l’Afrique”, a insisté la chercheuse, qui a pris part aux travaux du dernier Forum Galien pour l’Afrique, clôturé vendredi dernier à Dakar.
Malheureusement, déplore la chercheuse, les universitaires n’ont pas toujours la portée attendue en termes de communication, d’où l’importance de l’initiative “Les voix de la science”, qui vise selon lui à porter une “dynamique africaine”, afin que les universitaires puissent être associés aux décisions et stratégies pour le développement endogène et la souveraineté sanitaire en Afrique.
“Nous sommes face à des réalités auxquelles nous ne pouvons échapper avec un cruel manque de financement, et il faut une mutualisation des savoirs, des connaissances et expériences qui sont déjà là, en Afrique”, a souligné Safiétou Coulibaly.
“Il faut que l’Afrique parle d’une seule voix dans le domaine de la recherche en mettant nos priorités et nos solutions en avant et en mutualisant nos forces, nos compétences, nos connaissances et nos ressources”, a ajouté la biologiste.
Elle estime que les universitaires et les jeunes chercheurs “ont une place de choix” dans cette dynamique de souveraineté en faisant en sorte que l’Afrique trouve “ses propres solutions et parle d’une seule voix”.

ADL/HK/BK/SMD

