SENEGAL-CINEMA-FORMATION
Dakar, 3 nov (APS) – Le cinéaste et producteur sénégalais Moussa Sène Absa a appelé, lundi, à aider les jeunes dans l’écriture cinématographique afin qu’ils puissent rendre compte de leur monde.
”Il y a des récits qui commencent à naitre, il faut aider les jeunes dans l’écriture. Leur apprendre comment écrire leur monde. Et ce master est quelque chose de très important pour que les jeunes connaissent leur récit, sachent comment écrire leur monde etc.”, a-t-il déclaré.
Le cinéaste sénégalais intervenait à un webinaire de rentrée académique du master en ”réalisation et création cinématographique (RCC)” de l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK).
Ce webinaire axé sur le thème ”Etat des lieux de la production cinématographique au Sénégal, enjeux et perspectives”, vise non seulement à favoriser une meilleure appropriation des contenus du master, mais aussi à renforcer les synergies autour de la créativité.
Plusieurs acteurs du monde du cinéma sénégalais participent à cette rencontre qui vise également à stimuler une réflexion collective sur l’avenir de la production cinématographique au Sénégal et sur le continent.
Pour ce faire, les organisateurs tablent aussi sur la formation et la mise en place de plateformes d’apprentissage dédiées, tout en proposant des pistes de solution pour un cinéma africain “fort, résilient et porteur d’initiatives”.
”Les jeunes racontent coûte que coûte des récits au quotidien. Il faut qu’ils s’approprient leur monde, leurs histoires, qu’ils aillent vers ce qu’on dit, ce qu’on raconte […”, a-t-il notamment poursuivi.
Moussa Sène Absa a invité les jeunes à ne pas faire ”table rase du passé”, mais plutôt à se référer aux ”anciens du milieu pour s’en inspirer”.
”Il ne faut pas faire table rase de ce qui a été fait, on ne peut pas ne pas parler de Sembène, de Safi Faye ou Felix Samba Ndiaye, etc., la question, c’est qu’est-ce qu’on dit, qu’est-ce qu’on raconte […]”, estime-t-il.
A l’en croire, le fait de s’approprier des courts métrages permettra aux jeunes de se perfectionner avant de s’engager dans des récits longs.
”Il y a énormément d’espoir sur le cinéma sénégalais. Il y a de l’espoir parce qu’il y a des jeunes qui s’approprient des récits en réalisant des courts métrages avec des téléphones, etc.”, laisse-t-il entendre.
Il a fait part d’une discussion en cours entre cinéastes, sur comment faire pour “avoir assez de films, de moyens, de formation, et un grand festival international du cinéma au Sénégal”.
”On a besoin du regard des jeunes qui décrivent leur monde et qui s’adressent au monde, tout en essayant de se rencontrer, on essaye de nous raconter également”, a pour sa part soutenu le cinéaste Alain Gomis.
Il a appelé ”à travailler ensemble pour développer le cinéma sénégalais”, tout en insistant sur ”la mise en place d’une plateforme de cinématographie dédiée aux jeunes sénégalais”.
”Le cinéma au Sénégal est en pleine mutation. Les autres pays d’Afrique viennent chez nous pour acquérir des expériences, et si l’on veut continuer à développer notre cinéma, on doit tourner un regard sur ce qu’ont fait nos prédécesseurs”, a pour sa part insisté la monteuse et réalisatrice Angèle Diabang.
”Les jeunes d’aujourd’hui se démarquent à travers leurs engagements dans la production cinématographique. Ils ne sont plus complexés car ils sont dans les réseaux sociaux, ils voient ce que font les autres”, a-t-elle fait valoir.
AMN/SKS/SBS/FKS/BK
