Touba : le Coran, socle de l’université Cheikh Ahmadoul Khadim
Touba : le Coran, socle de l’université Cheikh Ahmadoul Khadim

SENEGAL-MAGAL-UNIVERSITE-ENSEIGNEMENTS

Touba, 12 août (APS) – Le Coran constitue le socle de l’université Cheikh Ahmadoul Khadim (UCAK) de Touba, à travers son Institut du Coran et le “majaliss”, a déclaré son recteur, le professeur Lamine Guèye.

‎Environ 150 000 pensionnaires fréquentent les daaras de la ville sainte, témoignant d’une forte présence d’écoles coraniques, a-t-il indiqué dans un entretien avec l’APS, ‎à l’occasion de la 131e édition du Grand Magal de Touba, prévue mercredi.

‎‎Le complexe Cheikh Ahmadoul Khadim a démarré par l’Institut du Coran, actuellement dirigé par Serigne Fallou Mbacké, qui conduit la prière du “nafila” pendant le mois de ramadan à la grande mosquée de Touba.

“Les élèves y sont sélectionnés et suivent un cursus défini avant leur admission. Les premiers pensionnaires en sont à leur troisième année”, a précisé le recteur.

‎‎Il a également évoqué le “majaliss”, cadre d’approfondissement des sciences islamiques où sont enseignées la théologie, le tasawwuf (soufisme, purification de l’âme), les hadiths, la vie du Prophète Mohamed (PSL) et de ses compagnons, ainsi que les écrits de Serigne Touba et de ses contemporains.

‎‎”L’université, quand nous parlons de sciences utiles, c’est d’abord les sciences islamiques, mais aussi celles dont l’être humain a besoin pour s’épanouir, vivre en autonomie, adorer Allah et répondre aux prescriptions islamiques”, a expliqué le professeur Guèye.

‎‎Selon lui, les sciences islamiques et la langue arabe, transversale à tous les niveaux, constituent la base des enseignements de l’université Cheikh Ahmadoul Khadim.

“La première promotion est composée d’étudiants en sciences islamiques et en langue arabe. Ce n’est sans doute pas un hasard si le major en sciences islamiques s’appelle Cheikh Ahmedou Bamba et celui en langue arabe Mame Diarra. Cela veut tout dire”, a-t-il déclaré avec fierté.

Touba : le Coran, socle de l'université Cheikh Ahmadoul Khadim

Pour le recteur, c’est “un signal fort” traduisant la dimension spirituelle du complexe, un projet du vénéré Cheikh Ahmadoul Khadim.

‎‎La ville de Touba, historiquement reconnue comme un centre d’excellence de l’enseignement coranique, s’affirme depuis quelques années comme une ville universitaire avec l’implantation de l’université Cheikh Ahmadoul Khadim (UCAK) et de l’université Cheikh Ahmadou Bamba (UCAB).

‎‎Créée en 2023, l’UCAK a décerné début août ses premiers diplômes de licence en sciences islamiques et en langue arabe.

Les premiers diplômés en sciences infirmières et obstétricales sont attendus en décembre, tandis que les autres unités de formation et de recherche (UFR), actuellement en deuxième année, devraient atteindre le niveau licence fin 2026.

‎‎L’université accueille 1 100 étudiants, dont près de la moitié inscrits à l’UFR sciences islamiques et langue arabe, ainsi que 41 enseignants permanents ou associés.

Son organisation académique et administrative a été pensée pour garantir la régularité des années universitaires et la qualité des formations.

Touba : le Coran, socle de l'université Cheikh Ahmadoul Khadim

‎Cette évolution répond à un vœu formulé par le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, qui souhaitait faire de Touba un centre d’excellence pour l’enseignement des sciences utiles, de l’école coranique au doctorat.

Plusieurs khalifes généraux ont œuvré à concrétiser ce projet, notamment Serigne Abdoul Ahad Mbacké, qui a réservé un domaine de 30 hectares pour accueillir l’université et y initier les premiers enseignements.

‎‎Le complexe éducatif comprend un institut du Coran, un “majalis” et des infrastructures universitaires modernes.

Les programmes pédagogiques, élaborés par des universitaires et experts de la communauté mouride ainsi que d’autres spécialistes, visent à faire de l’UCAK une université d’excellence contribuant au développement du système universitaire sénégalais, tout en préservant sa vocation communautaire.

‎‎MS/BK