SENEGAL-ECONOMIE-TABASKI
Tambacounda, 2 juin (APS) – Les différents points de ventes de la ville de Tambacounda sont bien approvisionnés en moutons mais les vendeurs déplorent la faible affluence des acheteurs, à cinq jours de la célébration de la fête de Tabaski dont la date a été fixée au 7 juin par la commission nationale de concertation sur le croissant lunaire, a constaté l’APS.
Selon Idrissa Diédhiou, chef service départemental de l’élevage de Tambacounda, au total 23.000 têtes de moutons ont été recensés au niveau de cette principale circonscription administrative du Sénégal oriental pour les besoins de cette fête musulmane communément appelée Tabaski dans certains pays d’Afrique occidentale et centrale.
Les moutons sont réparties à travers plusieurs points de vente du département, le principal “Daral” de la commune de Tambacounda se trouvant derrière l’administration du Parc de Niokolo Koba (PICO).
Lundi matin, un calme plat régnait sur ce site alors les rayons du soleil commençait à monter le bout de son nez. Sur place, seuls le bêlement des moutons et les allées et venues des véhicules et motos sur la route nationale numéro 1 viennent perturber cette quiétude.
Djiby Sow, un des responsables de ce principal “Daral” de la ville de Tambacounda, dit avoir noté une nette différence en termes d’engouement par rapport à l’année derrière.
“Pour être clair avec vous, nous ne voyons pas grand-chose pour le moment, tout est calme. Nous attendons toujours les acheteurs, c’est une situation différente par rapport aux années précédentes”, dit-il.
Le marché est pourtant “bien approvisionné, et les prix sont aussi abordables”, variant “entre 100.000 et 150.000 francs CFA, tout dépend des moyens de l’acheteur”, a-t-il expliqué.
Alassane Ba et Djibril Dia sont aussi deux éleveurs venus de Médina Gounass, une cité religieuse située dans le département de Vélingara, dans la région de Kolda (sud).
Assis autour de la théière, ces deux vendeurs sont certes un peu inquiets par rapport à la situation du marché, mais gardent tout même espoir pour les prochains jours.
“Les acheteurs se font désirer, rien ne va pour le moment mais nous gardons espoir car il reste encore quelques jours”, déclare Alassane Ba.
“La situation semble un peu particulière cette année mais nous espérons que les clients vont venir au dernier moment”, ajoute Djibril Dia.
Boubacar Diallo, résidant au quartier Plateau, dans la commune de Tambacounda, s’active dans l’élevage à domicile. Il élève chaque année plusieurs têtes pour les revendre à l’approche de la Tabaski.
Ce jeune éleveur vend ses moutons à des prix variant entre 150.000 et 200. 000 mille francs CFA.
“J’attends les clients, pour le moment la situation n’est pas réjouissante mais je ne suis pas pressé parce que j’ai de très bons moutons que je compte revendre à de bons prix”, confie-t-il.
Plus loin, au niveau du “Daral” se trouvant non loin de la Cour d’appel de Tambacounda, la même situation prévaut quasiment, avec une forte présence de vendeurs mais des clients qui viennent au compte gouttes.
Siradio Koumé est originaire de la commune de Koulor, dans le département de Goudiry. Il s’est installé dans ville de Tambacounda, pour juste s’adonner à la vente de moutons.
Il se dit déçu pour le moment du niveau de l’affluence jugée faible.
“Le marché est bien approvisionné en moutons de qualité, pour cette année les prix sont abordables, à titre d’exemple, je vends mes moutons entre 75.000 et 200.000 francs CFA, vous voyez que c’est abordable mais pour le moment, nous attendons toujours les clients”, fait-il constater, d’un ton un peu fataliste.
ABD/BK/SMD