SENEGAL-AFRIQUE-SANTE-APPEL
Dakar, 3 nov (APS) – Le professeur de médecine Samba Ousmane Sow, ancien ministre de la Santé du Mali, préconise une gestion intégrée par les Etas africains de leurs systèmes de santé pour la plupart “fragiles”, afin d’asseoir une véritable souveraineté sanitaire sur le continent.
“Les systèmes fragiles que nous avons mis en place, souvent au prix de grands sacrifices humains, vont s’effondrent si nous n’agissons pas ensemble. La voie à suivre ne passe pas par davantage d’initiatives parallèles ou de projets à court terme”, a-t-il dit.
“Il nous faut une intégration qui renforce les systèmes déjà existants, plutôt que d’en créer de nouveaux de façon parallèle”, a plaidé le professeur Samba Ousmane Sow.
Il intervenait au cours d’un atelier sur l’innovation en santé maternelle et infantile, vendredi à Dakar.
La rencontre portait sur le thème “Faire face aux réductions de ressources : l’innovation en matière de santé maternelle et infantile, fondement de la souveraineté sanitaire”.
La rencontre a été organisée par l’association à but non lucratif Helen Keller International et la société de conseil en santé Global Health Strategies, de concert avec l’Association sénégalaise des journalistes en santé, population et développement (AJSPD).
Selon professeur Samba Sow, il faut “dès maintenant agir avec urgence et dans l’unité (…) grâce aux données et la mise en œuvre d’un seul plan de surveillance, d’un seul personnel de santé, d’une seule vision dans la durabilité”.
“Chaque jour, nous voyons des exemples inspirants dans le domaine de la santé numérique, du planning familial, de la nutrition et de la fabrication locale”, a fait ainsi observer le directeur général du Centre pour le développement des vaccins (CVD-Mali).
L’Afrique ne manque pas d’idées ni d’innovations, elle crée des solutions qui fonctionnent dans son contexte africain, a souligné l’épidémiologiste pour qui la responsabilité des dirigeants et des partenaires est de créer l’espace et la confiance nécessaires à l’évaluation des solutions créées.
Il a dans ce sens appelé les acteurs à faire en sorte que chaque innovation, aussi modeste soit-elle, s’intègre au système africain global et atteigne les femmes et les enfants qui en ont le plus besoin.
“Alors que le financement mondial se complète, le moment est venu de réaffirmer notre confiance dans le leadership africain. Nous devons mettre en place des systèmes capables de s’adapter aux crises, d’intégrer l’innovation et de protéger les acquis”, a plaidé l’universitaire.
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