Sensibilisation sur les menstrues : une association préconise des interventions directes dans les écoles
Sensibilisation sur les menstrues : une association préconise des interventions directes dans les écoles

SENEGAL-EDUCATION-SOCIETE

Dakar, 2 mai (APS) – L’association Education-Vie-Espérance (Eve) prône des interventions dans les milieux scolaires surtout défavorisés, pour mieux sensibiliser sur l’hygiène menstruelle, source de décrochage et d’abandon scolaire, a déclaré sa vice-présidente, Fatou Mballo Thiam.

“On s’est rendu compte qu’en milieu scolaire, surtout dans les milieux les plus défavorisés, les règles étaient l’une des sources de décrochage scolaire et d’abandon des jeunes filles à l’école”, a-t-elle indiqué jeudi, en marge d’une journée de sensibilisation sur la gestion des menstrues à l’intention des élèves de Bargny, dans le département de Rufisque.

“Notre objectif aujourd’hui, en venant dans cette médiathèque où nous avons été invités par l’association ‘Sunu bibliothèque’, était de sensibiliser le maximum de jeunes filles dans cette ville de Bargny à cette problématique de l’hygiène menstruelle, de distribuer des kits de dignité afin de leur montrer que c’est un phénomène naturel”, a indiqué Fatou Mballo Thiam.

L’association Education-Vie-Espérance milite ainsi pour des interventions directes dans les milieux scolaires surtout défavorisés pour enseigner, éduquer, transmettre les messages indiqués sur l’hygiène menstruelle et les menstrues.

“Il y a des jeunes filles qui n’ont pas les moyens d’acheter des serviettes hygiéniques. Donc, aujourd’hui, notre objectif, c’est de commencer par des actions, faire une cartographie des milieux qui en ont le plus besoin et mener nos actions ciblées sur cette problématique des règles”, a-t-elle décliné comme plan d’action.

“Il faut qu’on en parle et ça ne peut pas être un frein à l’éducation et à la réussite”, a insisté Fatou Mballo Thiam, laissant entendre que cette problématique peut être reliée à la question de l’éducation et du leadership, “parce qu’aujourd’hui, on a en face de nous des jeunes filles qui, demain, vont être les leaders du Sénégal”.

“Nous savons que les communautés sont économiquement affectées et […] lorsque nous aidons une jeune fille, nous aidons sa mère, nous aidons son père, nous aidons ses frères. Il faut investir dans les activités sociales”, a souligné Rokhaya Ndiaye, présidente de l’association “Sunu bibliothèque”, avant de déplorer qu’il n’y ait “pas assez d’enseignement social malheureusement, dans les écoles”.

El Hadj Songdé Diouf, professeur de philosophie au lycée Limamou Laye de Guédiawaye, a, pour sa part, insisté sur l’importance de communiquer sur les menstrues, une question qui est souvent source de rejets et de d’échecs scolaires.

Il a invité à “décomplexer nos jeunes filles, faire en sorte qu’on n’ait pas honte d’aller à l’école, qu’on n’ait pas honte de fréquenter l’espace scolaire, simplement parce qu’on voit ses menstrues”.

“Aujourd’hui, les menstrues sont sujettes à des échecs scolaires extrêmement importants”, a poursuivi M. Diouf, en préconisant de “briser le tabou”, pour qu’on puisse accompagner les filles “à bien gérer leurs menstrues tout en continuant à aller à l’école”.

NSS/BK/HK/SMD

Stay Updated!

Subscribe to get the latest blog posts, news, and updates delivered straight to your inbox.

By pressing the Sign up button, you confirm that you have read and are agreeing to our Privacy Policy and Terms of Use