Dakar, 22 nov (APS) –  La styliste sénégalaise Collé Sow Ardo a plaidé, mardi, pour l’avènement d’une véritable industrie de la mode au Sénégal estimant qu’en dépit de la « créativité » et « la qualité », les créateurs peinent à vendre et exporter leurs produits.

L’industrie de la mode est vierge en Afrique et non pas seulement au Sénégal, a déploré Mme Sow, rappelant que le Sénégal comptait jadis des entreprises de textiles telles que Icotaf, Sotiba-Simpafric, la Sodéfitex (une agro-industrie cotonnière créée en 1974 et implantée dans les régions agro-écologiques du Sénégal oriental et en haute Casamance), entre autres.

« Nous devons nous  mettre ensemble pour travailler dans ce domaine pour qu’on ait des industries culturelles créatives de la mode. Cela on ne l’a pas, pour dire qu’il y a beaucoup à faire », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse animée, mardi, à son showroom espace Valy Sakhir sur la corniche ouest de Dakar.

Elle a aussi défendu son secteur en invitant les pouvoir publics à soutenir la mode devant la directrice des arts Khoudia Diagne

« Chacun travaille dans son atelier, on ne vend pas assez, il est difficile de faire dix modèles par jour, on ne peut pas faire face à certaines commandes faute d’une industrie. Il y a beaucoup de créativité au Sénégal et ailleurs en Afrique, la qualité est là. Il faut qu’on ait cette industrie », a lancé Collé Sow Ardo.

Elle estime que  « la mode est oubliée’’ par les pouvoirs publics.

La styliste note « un manque de respect » vis-à-vis de ce secteur de la mode qui n’a bénéficié que de 25 millions de francs CfA pour faire face à la Covid-19 au moment où d’autres secteurs de la culture ont reçu 1 milliard ou 500 millions de francs CFA.

« J’ai refusé de prendre cet argent. J’ai confectionné des masques que j’ai offerts. Il faut rectifier cela », a-t-elle dit en estimant que la mode est une niche de 40 métiers.

La styliste va commémorer les 40 ans de sa marque du 25 novembre au 3 décembre sous le signe de la transmission.

La directrice des arts Khoudia Diagne a promis que la nouvelle Lettre de politique sectorielle prendra en compte les industries culturelles et créatives.

Elle a conseillé aux stylistes d’écrire leurs projets et de les soumettre au ministère de la Culture et du Patrimoine Historique.

FKS/OID/AKS

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